La première ministre a chargé le député de la 12e circonscription du Rhône d’enquêter, faire le point et conseiller les ministères de la Transition écologique, de l’Agriculture, de la Santé et de l’Industrie.
Rappelons que ce député a fait voter le report de 2024 à 2026 de la limitation des rejets de PFAS dans l’environnement. Il s’est récemment opposé à l’amendement visant à interdire toute la famille des PFAS. Cette stratégie vise à éviter que certains PFAS soient remplacés par d’autres PFAS dont la toxicité serait encore à prouver (5 pays de l’Union européenneont d’ailleurs proposé l’interdiction de toute la famille des PFAS).
Par le choix de M. Isaac-Sibille, le gouvernement annonce clairement la direction qu’il veut suivre : moindres contraintes et gain de temps pour les industriels pollueurs, études minimales sur la population et sur l’eau potable… Les impératifs économiques vont l’emporter une nouvelle fois sur la santé publique…
Certains perfluorés seraient indispensables à la transition écologique…Mais que signifie cette formule, que recouvre-t-elle ? Pourquoi doit-on passer par un détour -la « transition écologique »- plutôt que prendre directement le chemin de l’écologie ?
C’est ainsi que la transition écologique, telle que soutenue par le gouvernement, s’offre le détour d’électrifier 1 milliard de véhicules, donc produire autant de batteries contenant des perfluorés comme le PVDF, le fameux fluoro-polymère « Kynar » produit par Arkema à Pierre-Bénite [1]. Le PVDF (polyfluorure de vinylidène) est utilisé pour les batteries lithium-ion. Son marché est énorme et Arkema le sait bien puisque l’industriel a quadruplé ses dépenses en lobbying en 2022 [2].
Il y a deux ans, un projet d’usine de recyclage de batteries lithium-ion a été annulé aux Etats-Unis, au motif que l’incinération allait rejeter des PFAS dangereux, sous-produits de la combustion incomplète du PVDF [3].
Autrement dit, même si l’usine Arkema de Pierre-Bénite produisait du PVDF « proprement »(ce qui est douteux, au vu du scandale actuel), le PVDF se retrouvera in fine dans des centaines de millions de tonnes de batteries qu’on ne sait pas recycler proprement.
Au nom de la « transition écologique », le gouvernement soutiendra donc les industriels pollueurs. Remercions notre député Isaac-Sibille, la pollution tranquille...
Nous citoyens et citoyennes, demandons d’urgence que les pollueurs paient pour dépolluer et que la santé des populations exposées soit suivie, que ce crime environnemental soit stoppé, au nom d’une écologie qui ne se paie pas de mots, au nom de la santé et du droit fondamental à vivre dans un environnement sain.
Un collectif de riverains du Sud-Ouest Lyonnais toujours en colère
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