Procédons tout d’abord a une description. Dès le début de la manifestation, à mi-chemin entre République et Bastille, le cortège de tête est tranche en deux parties par deux lignes de flics. L’une fait face à la partie la plus conséquente du cortège et essuie les ripostes des manifestant.es coincé.es à l’avant. L’autre est tournée vers l’arrière, et se plaît à lancer des grenades et autres lacrymos à plus de 30 mètres de distance sur une queue de cortège de tête pas vraiment menaçante. Lorsque celle-ci arrive à hauteur de quelques flics aligné.es dans une rue adjacente au parcours, cette partie moins importante du cortège décide de leur faire face afin d’engager une pression et mettre un terme à cette amputation policière du cortège. Après quelques minutes de face à face tendu entre manifestants et policiers, d’autres unités de CRS viennent à la rescousse de leurs collègues. En nombre et armés jusqu’aux dents. Une boucherie commence rapidement. Charges, lacrymos à foison et grenades de désencerclement éclatent simultanément. Les manifestant.es (masqué.es ou non, en kway ou non) reculent, impuissant.es face à une telle violence. Les coups de tonfa pleuvent, lors même que tout.es sont bloqué.es, compacté.es, suffoquant dans l’air irrespirable des gaz.
Troisièmement, si les manifestant.es pris.es dans la charge précédemment décrite se sont retrouvé.es bloqué.es et forcé.es à subir lacrymos, grenades et coups de tonfa, ce fut parce que le SO faisait barrage à quiconque se présentait face à eux. Et restait, au passage, de marbre face aux appels à l’aide de certain.es manifestant.es en détresse.
Face à cela, face aux remarques et aux insultes provenant de membres du cortège de tête exténué.es par la violence des flics et la collaboration du SO, face aux gazeuses et aux coups de matraque du SO sur des personnes parfois très jeunes qui ont suivi – face à tout cela, la plupart des syndicalistes de la CGT restent sans voix. Acceptant les critiques tout en évitant soigneusement de condamner un SO constitué de leurs « camarades ». L’ambition de ce texte, c’est d’éclaircir les lignes. Pas d’ambiguïté possible face à un tel spectacle. Soit on accepte, soit on refuse. Il est temps, pour tous les syndicalistes et autres militant.es de tout bord, de trancher. Pour ma part, je refuse de tolérer la présence d’une milice au service de la police au sein de nos manifestations.
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