A la parution du journal le Monde du jeudi 24 juillet dernier, plus d’un a dû penser « Ça y est, il n’y a plus de presse en France ». En véritable détonateur, à défaut de faire des émules, le titre de la Une de ce jour là restera longtemps ancrée dans les mémoires.
« Contre la banalisation de l’antisémitisme » s’appelle l’encart non signé qui nous invite par ailleurs à aller lire la page 8 visiblement pas du même auteur, pour comprendre par A plus B pourquoi, en France , personne n’a le droit de critiquer les agissements d’Israël, même et peut être même surtout lorsque ce dernier assassine des gens sans qu’aucun membre de la communauté internationale n’y trouve à redire.
Un mot sur les massacres qui ont eu lieu la veille, là-bas, à Gaza ? Non, pas ce jour là…
Pendant ce temps, d’aucuns tentent de trouver des solutions pour régler le conflit...
"La solution est simple, il suffirait que, le conseil de sécurité, l’ONU ne soit pas l’unique référent dans cette affaire qui concerne tout le monde afin que l’assemblée onusienne, par vote à égalité ait son mot à dire » s’exprimait Patrick le Hyaric le 25 juillet 2014 dernier lors de la commémoration du discours de Vaise (69) par Jean Jaurès.
A un appel à la Paix succède un autre appel à la Paix.
Cent ans plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé... Directeur du journal l’Humanité, Patrick le Hyaric nous le montre en tous cas, et fait la preuve par deux que en ces temps où la bêtise humaine repousse comme une mauvaise herbe que les communistes, ceux de la résistance sont toujours là.
Jusqu’ici on les trouvait parfois trop marqués, souvent désuets, portant un des grands noms de la Presse française, l’Humanité comme un fardeau qui n’en finissait plus de se plaindre d’un monde sur lequel il n’avait plus de prise.
Il faut dire qu’ils ont su être trop indulgents à une époque, avec les turpitudes du stakhanovisme et du stalinisme bienfaisant, entraînant nos intellectuels de renom à aller voir par eux même ce qui allait être la nouvelle grandeur du monde une fois les derniers prisonniers des camps de Sibérie et d’Ukraine complètement éteints.
C’était, à l’époque, le grand lieu de villégiature des penseurs modernes tout épris d’amour du prochain et de partage des richesses.
En ces temps que l’on pensait être des Temps de renouveau (c’est faux, du moins pas en ces temps de barbarie), on pensait très haut et très fort que des deux causes de l’horreur, la première étant la barbarie nazie, l’autre le collectivisme, la première était condamnable, la deuxième tolérable, voire pour certains presque louable en soi car pour une noble cause, et de toutes façons seulement provisoire, juste le temps que l’on mette en place le paradis sur terre.
Albert Camus dénonça ce trait en fustigeant Merleau-Ponty, de sa plume acerbe, ce philosophe qui en un temps s’était fait sophiste.
On oubliait alors que la Fin, lorsqu’elle est véritablement noble ne justifie pas d’autres moyens que des moyens tout aussi nobles.
Que d’un mal même pour un bien sort de toutes façons toujours une multiplicité de maux souvent inguérissables et d’un bien toujours un bien.
A ce propos, nous conseillons à notre lecteur de lire « la peur des barbares » de Tzvetan Todorov.
On y trouve tous les ingrédients qui permettent d’éviter qu’à nouveau, on retombe dans l’apologie du crime contre l’humanité.
Or, que font nos dirigeants actuels appuyés par quelques journaleux qui sont restés fidèles à leur poste, des « éditocrates à deux balles » comme se plaisent à le dire certains , au sein d’une presse française entièrement dévouée à la cause d’Israël pour des raisons qui sont tout sauf humanistes et proprement politiques, le tout sous l’égide de la grande Amérique qui dirige toutes nos pensées ?
C’est à peine s’ils applaudissent à tout rompre, lorsqu’Israël assassine des femmes, des enfants, des adultes palestiniens qui n’ont commis nul autre crime que de revendiquer ce qui leur appartient de droit et de fait, de par l’histoire...
Dire le contraire, ce serait oublier que bien avant la seconde guerre mondiale, David Ben Gourion préparait déjà le terrain et l’expropriation des terres palestiniennes par la colonisation.
Que les massacres de millions d’individus d’origine judaïque, sous couvert, rappelons-le, encore une fois, de la France, donna l’opportunité de précipiter les choses.
C’était oublier que les palestiniens eux aussi ont leur terre promise, que cette dernière est extensible à l’infini car dotée de pouvoirs magiques, que toute chose n’a de « promise » le nom qu’à condition d’apporter des fruits sans cesse renouvelés à tout le monde sans exception. Tout sauf la mort et le désespoir (1100 morts à Gaza au 29 juillet 2014).
Que la vraie vocation de l’Eglise d’Israël est de tendre vers l’universalité et pas vers les bombes…
Que cet Israël là n’est pas d’accord avec le journal le Monde lorsque ce dernier publie dans sa première page, le lendemain de massacres qui coûtèrent la vie à de nombreux enfants une diatribe contre la montée de l’antisémitisme en France sans même daigner évoquer les enfants palestiniens qui sont morts, sans même signer, renvoyant le lecteur à un malheureux article, sombre dépêche de » l’AFP à peine dépouillée en page 8 agrémentée de deux ou trois phrases de commentaire non engagées.
Que sont nos journalistes devenus ?
Les vrais ont déserté les grands journaux qui firent le fleuron de la presse écrite française celle là même qui construisit la République sous une glorieuse IIIe, ils sont aujourd’hui dans la presse alternative, celle-là même que l’on se doit pour s’informer réellement et garder un esprit critique d’aller chercher sur internet ou dans les journaux tirés à la va vite sur quelque imprimante associative, dans un vieux local désaffecté.
Ces gens-là savent, eux, que la vraie République n’est pas celle des antidreyfusards qui depuis la fameuse affaire finalement réglée par un article de presse, celui d’Emile Zola, mais aussi par beaucoup d’activisme, dont celui de Jaurès, (Zola avait quand même attendu longtemps et le dernier moment pour publier son article J’accuse).
Celle de ceux qui aiment la vraie France qui est ouverte, colorée, métissée, multiculturelle, sans prosélytisme religieux, cette dernière s’entendant, dans un Etat laïque, comme un pur produit de culture, source de richesse.
Si une France dreyfusarde il y eut un jour elle existe toujours, et c’est à elle , après avoir supprimé le bon grain de l’ivraie de régner sur notre hexagone natal ou pas.
Celle là ne fustige pas uniquement les antisémites, elle est aussi contre les antiafricanistes et contre les arabophobes, et elle agit en fonction.
Ayant grandi aux sons des chansons populaires de Cheb Khaled et manifesté plus d’une fois en faveur de la Palestine, compris que l’intégrisme musulman n’est qu’un avatar minoritaire dû à la colonisation et à la post-colonisation , elle a compris les mécanismes par lesquels se jouent la multiculturalité et la tolérance comme le voulurent les auteurs de la déclaration de 1789 sous la Révolution française.
Là était la vraie République, celle que nous avons perdue et qui se maintient aujourd’hui sous terre attendant désespérément de revenir à la lumière, pendant que subtilement, le monstre de l’impérialisme qui gouverne le monde joue avec notre culpabilité d’anciens collaborateurs pour écraser tout un peuple sous le joug oppresseur.
Pour en revenir à la régularisation du conflit, P.Le Hyaric a raison lorsqu’il évoque la nécessité de faire intervenir l’assemblée de l’ONU toute entière .
Nous l’approuvons.
Voilà qui aurait le mérite de remettre les pendules à l’heure et de faire revenir l’esprit de Bandoeng en 1955, celui du non alignement. Car pourquoi s’aligner sur des bourreaux ?
Après tout, ce procès que l’on a fait à Israël et à ses soutiens est lui aussi un procès contre la colonisation. Il a raison, le directeur de l’Huma d’évoquer les 1000 et une façons de citer Jaurès.
Et le même P.le Hyaric, dans son discours de Vaise du 25 juillet 2014, en hommage à Jaurès, sous la même plaque, à l’entrée de la même salle, a raison de nous parler du rôle et même du devoir de la France dans le processus de paix dans le monde :
« Pourtant, un monde de coopération et d’entente mutuelle , peut éclore du phénomène de mondialisation qui rapproche les peuples autant qu’il les éloigne. Il est de notre rôle, de notre devoir, d’engager urgemment l’humanité sur cette voie de concorde mais pas seulement : dans la voie d’un monde commun dans la paix, un monde de partage : partage des avoirs, partage des savoirs, partage des pouvoirs ».
Et d’ajouter juste avant un concert de rock prévu pour l’occasion : « il faut une nouvelle organisation internationale qui remette la Paix au goût du jour ».
Cette organisation internationale, c’est l’Organisation des Etats indépendants et autonomes au sujet de laquelle nous invitons chacun à consulter le blog suivant :
http://oia2018.blogspot.com, de même que nous invitons chacun à envisager sérieusement de participer à un rassemblement pour la mixité en France dès avril 2015.
Pourquoi pas sur le plateau des Glières en Haute-Savoie ?
Il faudrait un rassemblement quasi mondial, comme pour le Larzac en 1981, lorsque nous gagnâmes, nous, la communauté internationale qui ne veut pas du fascisme.
Nono.
Nous invitons également le lecteur à lire la lettre de Edwy Pleynel sur le même sujet, en pièce jointe.
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