Dans ce livre Claire Auzias à l’aide de témoignages et de documents d’archives inédits fait une chronique d’un « mai 68 provincial » qui a eu la particularité d’être marqué par la mort d’un commissaire de police lors d’une nuit d’émeute le 24 mai.
Ce n’est pas une simple chronique c’est aussi une réflexion sur la solidarité active qui s’est tissée entre des révoltés et des étudiants occupant la faculté des lettres et des « trimards » lyonnais. Refusant spontanément l’exploitation sédentarisée, ces « trimards » comme les katangais de la Sorbonne ou les loulous de Grenoble, parfois assimilés à des « beatniks », s’inscrivent dans la longue histoire des marges individualistes de la révolte contre ce monde où ils retrouvent les « hobos » …
À partir de l’histoire de la partie lyonnaise du mouvement du 22 mars, et d’archives privées d’activistes, Claire Auzias, elle-même liée au mouvement lycéen de la période, reprend la chronique de ce qui a été occulté, oublié ou déformé par le récit dominant des évènements. Depuis l’organisation des manifs confrontées aux manœuvres syndicales ou politiciennes des groupuscules gauchistes cherchant à récupérer l’immense espoir de cette fête des sens et des idées, jusqu’à la répression qui s’abat sur les trimards, toute la « geste » des révoltés est encadrée là par un travail d’historienne appuyée sur les archives de la police.
L’analyse ne s’achève pas sur le reflux des années suivantes mais elle s’attarde aussi sur la lutte du Comité lyonnais pour la libération des prisonniers politiques (CLPP) qui avait pour but de libérer les « trimards » emprisonnés pour la mort du commissaire décédé lors de l’émeute du 24 mai. Ce comité isolé mais actif et soutenu par quelques anarchistes et des situationnistes verra quand même en 1970 l’acquittement des inculpés. Il y a dans toute réalisation d’un projet émancipateur des invités imprévisibles, dont les trimards lyonnais constituent une des figures, l’émergence de contradictions que l’analyse collective se doit de mettre à jour et de dépasser. L’aventure subversive ne peut que se confronter au réel.
>30 nov. Pot de Rentrée de la Gryffe !
Le samedi 30 novembre prochain à partir de 18h la gryffe est ravie de vous accueillir pour son pot de rentrée (un peu tardive) Au programme on solde des livres, on partage un plat, un verre ou une discussion et en musique ! Partagez et venez nombreux.ses !!! Samedi 30 nov.18h / 5 rue...
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