Le « Triangle de fer » grenoblois
Depuis plus d’un siècle, la prospérité de Grenoble et de ses patrons repose sur les liens étroits tissés entre la recherche universitaire (Université, CEA, écoles d’ingénieurs, CNRS) et les industriels dans les technologies de pointe.
Mais le formidable développement du "modèle grenoblois" s’appuie sur un acteur aussi discret qu’influent : l’armée avec la DGA (Direction Générale de l’Armement), le Commissariat à l’Énergie Atomique - Direction des Applications Militaires...
Ce "triangle de fer" favorise la création par les chercheurs de sociétés privées qui fabriquent et rentabilisent les technologies de mort mises au point à l’université.
Ainsi, SOITEC et son alter-ego STMicroelectronics (puces électroniques) ou Lynred (caméras thermiques) utilisent des technologies militaires mises au point par le LETI du Commissariat à l’Énergie Atomique.
Des conséquences concrètes et mortelles partout dans le monde
SOITEC équipe la force de "dissuasion" nucléaire et les composants électroniques de STMicro et de Lynred ont été retrouvés en 2021 et 2022 dans les chars, drones et missiles russes employés lors de la guerre d’agression contre l’Ukraine, malgré l’embargo sur les ventes de matériels militaires frappant la Russie depuis 2014 !
Comment et pourquoi le militaire a-t-il réussi à mettre à son service la recherche universitaire ?
« Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme » dit l’adage. Pourquoi les universitaires locaux et une majorité d’étudiants sont-il aussi discrets, aveugles ou muets face à la machine meurtrière constituée par le « triangle de fer » ?
Comment les entreprises travaillant pour le militaire participent-elles à l’aggravation de la crise écologique de l’eau dans la cuvette grenobloise comme l’a bien montré le collectif Stop Micro ?
Quelles sont les luttes menées localement ?
Et sur les campus lyonnais ?
Qu’en est-il à Lyon, ville de recherche et d’industries de pointe ? La situation est très opaque mais inquiétante. Ainsi, l’EM Lyon (grande école privée de management) a signé un partenariat avec le cluster EDEN (lobby de l’industrie de l’armement dans la Région) et invite David Hornus, patron de l’entreprise locale de mercenaires Corpguard, pour causer "sécurité globale" dans un “monde incertain”.
Que dire du rôle des « Référents Défense » chargés de porter la bonne parole patriotique et militariste dans les universités dans le cadre des protocoles Armée-Éducation ?
Afin de pouvoir critiquer et agir contre notre « Triangle de fer » local, nous souhaitons que cette rencontre permette :
de partager les questionnements et inquiétudes de chacune et chacun, sur ce qui se passe dans les universités,
de mettre en place un réseau permettant de documenter l’influence mortifère du militaire et du sécuritaire dans l’enseignement supérieur et la recherche locale,
d’interpeller les syndicalistes des entreprises d’armement pour qu’ils entament un travail avec leur direction sur la transparence de leur production et sa réorientation en accord avec le respect des droits humains et de la biodiversité,
de lutter contre les financements publics qui irriguent cette recherche,
de développer l’action collective de toutes celles et ceux qui refusent le militarisme, l’embrigadement et la loi des marchands de canons.
Ici et ailleurs,luttons contre le militaire et son monde !
Venez nombreuses et nombreux Mardi 16 mai 2023 à 18 h 30, à l’Atelier des canulars, 69007-Lyon
Bar de soutien et table de presse
Qui sommes nous ?
Depuis un an, suite à la parution du dossier « la guerre se fabrique près de chez nous » de l’Observatoire des armements (obsarm.info), la CRAAM mène des actions pour interpeller les habitants sur le rôle de l’industrie d’armement. Les usines d’armement situées à côté de chez nous, fournissent des armes à des États réprimant leur population ou menant des guerres d’agression.
Rassemblement contre le Cluster Eden, tractages, campagne d’affiches contre des entreprises ou détournant la propagande de l’armée française, participation aux manifs retraites... les actions se sont multipliées.
Le débat s’est naturellement déplacé à Grenoble, ville-phare de fabrication de composants électroniques qui constituent « le cerveau » de l’armement contemporain. En lien avec le mouvement Stop Micro, nous avons entamé un échange avec les syndicalistes du « Triangle de Fer » pour faire avancer les idées de la décroissance et du désarmement.
Coordination Régionale Anti Armements et Militarisme
Contact : craam@riseup.net
Site : https://craam.noblogs.org/
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info