Dans le cadre d’une mobilisation pour l’inscription d’étudiant-es demandeurs d’asile et sans papiers à l’université Lyon 2, notre camarade Vincent était convoqué le lundi 29 février au commissariat pour une audition libre. Plus d’une centaine de personnes, malgré le froid, s’est réunie devant le commissariat pour soutenir notre camarade, victime de l’acharnement d’une présidence vacillante.
Cette convocation s’inscrit dans une tradition de répression systématique des étudiants syndicalistes de lutte dans cette université, Vincent lui-même ayant déjà fait l’objet de poursuites lors d’un mouvement d’opposition à la privatisation de l’enseignement supérieur.
Suite à une mobilisation en soutien au collectif des étudiant-e-s étranger-es de Lyon, sans papiers et solidaires ayant rassemblé plus de 300 étudiant-e-s, la présidence de l’université avait annoncé dans un communiqué tout à fait mensonger, le dépôt de plaintes. Elle faisait état de « six agents brutalisés » dont plusieurs « aux urgences hospitalières » et indiquait clairement que seraient poursuivis ceux que cette présidence - fort contestée depuis son accession au pouvoir - avait désignés comme les « leaders » de la contestation. Ces menaces avaient été réitérées de manière nominative par les vice-présidents de l’université quelques jours plus tard.
Des six agents de sécurité brutalisés, il semble ne rester qu’une victime, puisque seule une plainte a été déposée jusqu’à présent. Agent que notre camarade n’avait jamais rencontré auparavant, nous nous demandons donc légitimement comment celui-ci aurait pu connaître l’identité de notre camarade sans que quiconque ne lui ait suggérée !
Accusé par cet agent de violence, le camarade a souligné le caractère parfaitement arbitraire de sa désignation et surtout la violence des agents de sécurité eux-mêmes lors de cette journée de mobilisation. Violence tout à fait disproportionnée que nombre de témoignages fournis à l’audition venaient confirmer. La vacuité du dossier d’accusation, alors même que nous disposons de dizaines de témoignages disculpant Vincent, marque une nouvelle fois la volonté répressive de la présidence de Lyon 2, capable des pires diffamations pour arriver à ses fins.
Malgré la faiblesse de l’accusation, nous ne savons que trop bien que la vigilance est de mise. La récente condamnation à de la prison ferme des syndicalistes de Goodyear comme la précédente condamnation de Vincent nous ont déjà montré à quel point la justice peut faire fi de tout bon sens lorsqu’elle sent ses alliés objectifs - en l’occurrence l’université mais d’autres fois les grands patrons ou l’État lui-même - menacés.
La présidence de Lyon 2 souhaite en réalité depuis bien des années se débarrasser - et ce coûte que coûte - des étudiants qui refusent de se soumettre à la privatisation de l’université, à sa fermeture aux plus précaires d’entre nous, à son étroite collaboration avec les services préfectoraux et de renseignement, ainsi qu’à son allégeance de plus en plus décomplexée aux intérêts capitalistes.
La présidence de Lyon 2 choisit donc la répression de la justice pour faire aboutir ses propres intérêts et justifier de décisions injustes et arbitraires d’exclusion qu’elle souhaite prendre depuis bien longtemps. N’écoutant une fois de plus que son courage c’est par des méthodes parfaitement odieuses qu’elle entend faire taire toute contestation.
Une attaque contre un-e seul-e est bien une attaque contre tou-te-s. En essayant de faire taire notre camarade, c’est nous tou-te-s qui sommes attaqué-e-s. Et ils ne pourront jamais tou-te-s nous convoquer !
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