Signataires de l’appel pour le rassemblement pour la liberté de circulation et membres de la CLAF (Campagne Libertaire Antifasciste) , Alternative Libertaire Lyon et la Coordination des Groupes Anarchistes Lyon vous invitent à venir nombreux-ses à ce rassemblement du 13 décembre.
Nous serons sur place pour crier haut et fort que les migrant-e-s sont les bienvenu-e-s, que personne n’est illégal et que ce sont bien les frontières qui créent les guerres et la misère !
Un 4 pages à l’initiative de la CLAF (regroupant AL, la CGA, la CNT, la FA et l’OA) sera distribué à cette occasion.
Nous vous en proposons un extrait.
Il n’est plus rare d’entendre dans les repas de familles, sur les plateaux télés ou dans la bouche de nombreuses personnalités politiques, des propos révoltants :
« Les migrantes et les migrants viennent voler le travail des européens ! »
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde, »
« On ne peut pas faire la différence entre les honnêtes gens et les terroristes en puissance ! »
L’extrême droite en profite pour créer et instrumentaliser la peur. Lui emboîtant le pas, les dirigeants nous resservent la vieille soupe de barbares hirsutes aux portes de la civilisation qu’il faut repousser/enfermer à grand coup de frontières barbelées et de directives européennes. Mais ce potage est amer !
La CLAF (Campagne libertaire Antifasciste), regroupement de plusieurs organisations libertaires, souligne à l’inverse que ces discours ne servent que l’intérêt des possédants. Créer des pays forteresses, diviser les prolétaires nés ici ou là-bas les arrange bien…et ne les empêche pas de continuer à faire des profits. D’autant que l’argent, lui, circule toujours. A la CLAF, nous affirmons au contraire que personne n’est illégal, que les frontières sont les causes et non les solutions, qu’il est grand temps de faire entendre la voix de la solidarité internationale !
Aucun être humain n’est illégal
Refusons la distinction entre les migrant-e-s
Alors que d’années en années lois et mesures sécuritaires s’empilent pour transformer la violence de l’exil en crime, alors que depuis plusieurs mois des dizaines de milliers de personnes sont bloquées aux frontières de l’Europe forteresse ou meurent en tentant d’y accéder1, les États européens mettent en scène leur prétendue responsabilité en fermant leurs frontières ou en annonçant se répartir des quotas de migrant-e-s pour mieux ficher, refouler, enfermer, expulser tou-te-s les autres en accroissant encore leur arsenal répressif.
A la division entre immigré-e-s et nationaux-les vient s’ajouter une nouvelle catégorisation, celle entre les mauvais-es migrant-e-s « économiques », voleur-se-s de travail et de prestations sociales, et les bon-n-es réfugié-e-s, qui fuient les guerres (enfin certaines, car des pays où sévissent guerres ou persécutions sont considérés comme sûrs par l’État). Une distinction à laquelle se surajoute également, et ce d’autant plus depuis les attentats de novembre en France, la stigmatisation visant les réfugié-e-s de Syrie, soupçonné-e-s d’être de potentiel-le-s terroristes, alors même que beaucoup d’entre elles et eux fuient le régime d’Assad, les exactions de Daesh et/ou de divers groupes et, plus généralement, la guerre.
C’est encore et toujours le même schéma qui est reproduit. Diviser, attiser les peurs. Même le pseudo élan compassionnel de la fin de l’été 2015 n’aura duré qu’un temps. Ainsi, pour les États européens, répondre à ce qu’ils nomment la crise migratoire, c’est accélérer les expulsions en créant des centres de tri aux frontières de l’UE. C’est décupler les moyens de l’agence Frontex et faire appel aux bateaux de guerre de l’Otan pour surveiller la Méditerranée et refouler les gens avant qu’ils ne mettent le pied en Europe.
C’est élargir sans cesse la liste des pays dits sûrs, ceux dont les ressortissants doivent être renvoyés.
L’Allemagne y inclut désormais l’Afghanistan !
Pour l’État français, c’est prétendre sélectionner un nombre important de personnes, quand bien même elles n’auraient pas choisi de venir en France, pour durcir encore les conditions de régularisation de toutes les autres, pour mieux maintenir dans la clandestinité les dizaines de milliers de personnes sans-papiers déjà présentes sur le territoire. C’est, sans jamais leur demander leur avis, disperser des migrantes et migrants n’importe où dans le pays, selon des critères qui ont pour seule logique celle de l’administration. De quoi fournir aux minorités possédantes une main d’œuvre asservie, à jeter quand ils n’en ont plus besoin. De quoi organiser une concurrence de la misère entre celles et ceux que la violence du capitalisme jette à la rue. De quoi casser la solidarité en France et en Europe en désignant les migrants et migrantes comme boucs émissaires d’une précarisation généralisée que les possédants nous imposent pour mieux s’enrichir.
Nous dénonçons ce tri abject et réaffirmons avec force qu’aucun être humain n’est illégal. Il n’y a pas et il n’y aura jamais de « bon-n-es » ni de « mauvais-e-s » migrant-e-s, que des opprimé-e-s face à des minorités dirigeantes qui tirent profit de l’oppression du plus grand nombre. Qu’ils/elles fuient la misère ou la guerre, tou-te-s les migrant-e-s sont les victimes des mêmes exploiteurs et de leurs relais à la tête des États.
Ici et ailleurs, travailleur-ses, précaires, chômeur-ses, avec ou sans-papiers, solidarité !
Extrait du 4 pages de la CLAF
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