L’affaire de Labège (Haute-Garonne), c’est l’histoire d’une direction régionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) saccagée dans les beaux jours de juillet 2011. Cette action, ouvertement solidaire aux mutineries ayant secoué l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur en avril 2011 (que cette même PJJ cogère avec des matons), a ensuite laissé place à une enquête de gendarmerie, d’abord appuyée par les services anti-terroristes, puis simplement par les services de Renseignement. Des actions de solidarité s’étaient déroulées à plusieurs endroits et [notamment à LyonSamedi 17 decembre rassemblement contre la répression.
Après une enquête de quatre mois, une gigantesque opération policière vient perquisitionner plusieurs lieux de vie, mobilisant 150 flics, dont le PSIG qui débarque avec des chiens, des casques, des fusils d’assaut, pour nous cueillir au petit matin. A l’issue de la garde à vue, 6 personnes sont retenues dans les mailles de la répression, 5 mis en examen (dont quatre mis en détention provisoire) et un témoin assisté. Après trois ans de confrontation en mode basse intensité, quelques mois de détention, un ou deux interrogatoires devant les juges de l’instruction, plusieurs années de contrôle judiciaire, l’affaire est renvoyée en correctionnelle, sans grande conviction. Et le Procès l’a prouvé. Alors que la Procureure s’est époumonée à invoquer l’Intime Conviction, comme on prêche l’Evangile, devant l’absence évidente de preuves, les juges ont peiné à la suivre dans sa transe juridique. Alors, ils ont fait au mieux. Plutôt que de suivre l’instruction qui avait joué la carte du groupe qui complote même en dormant, ils ont servi une justice toute timide, ne condamnant que les personnes contre lesquelles ils avaient des éléments « concordants ».
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