La liquidation se profilait depuis la cessation de paiement de Pressatalis en avril. Pour alerter sur les risques sociaux qu’elle entraînerait et pour montrer les conséquences pratiques d’une disparition de leur activité, les ouvriers de la SAD avaient entamé le 12 mai une grève reconductible au centre de répartition de Vénissieux, paralysant la diffusion des quotidiens nationaux auprès des kiosques.
« Le jugement sépare la maison-mère et ses filiales, explique Guillaume Dumoulin, délégué syndical central SGLCE-CGT (et secrétaire de l’Union locale de Vénissieux-Feyzin). Ce n’est pas la première fois que la direction de Presstalis prétend qu’en élaguant ses branches on sauvera l’arbre, mais ça ne conduit qu’à le faire crever. On refuse d’être les sacrifiés de la restructuration ». Selon lui, liquider la SAD « est une volonté politique. Le projet, c’est de vendre notre activité à la découpe, à des dépositaires indépendants, qui embaucheront des employés moins payés et moins protégés. On ne va pas se laisser faire, c’est notre peau qu’on défend ».
La liquidation de la SAD touche aussi les entreprises de logistique routière qui livraient les journaux et les magazines dans toute la région, par camions, depuis Vénissieux. Des dizaines d’emplois sont concernés. Au total, 80.000 emplois seraient menacés dans toute la filière, selon la CGT. « Il ne pouvait pas y avoir plus irresponsable comme décision », estime un communiqué commun des unions départementale et locale CGT du Rhône et du SGLCE-CGT, qui annoncent qu’ils feront appel du jugement et appellent les salariés du secteur à « refuser cette attaque inédite ».
L’union locale CGT Vénissieux/Saint-Fons/Feyzin a organisé un rassemblement de soutien aux salariés devant la SAD, vendredi 15 mai après le jugement du tribunal de commerce.
Source : ExpressionVénissieux
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