À Balzi Rossi, juste après le poste-frontière, la piaule a vue sur mer et sur les façades de Menton, à 2 km par la route côtière, Et si on craint de se réveiller dans une chaleur suffocante sous les bâches de fortune qui protègent les matelas empilés sur les rochers, il est toujours possible de s’installer à l’ombre des arches du pont ferroviaire, coincées entre un parking pour vacanciers et la circulation automobile qui entre en Italie.
Du point de vue des touristes qui se dorent la pilule sur la plage à deux pas ou du quidam bombardé par les images télévisuelles de scènes d’exode, le bivouac des migrants ne peut inspirer que du misérabilisme. Mais dès qu’on s’y installe, l’effet s’estompe : des espaces individuels et collectifs sont prévus, il est pourvu de sanitaires, relié à l’eau courante, l’électricité et Internet. Les dons et les opérations de récup’ viennent alimenter l’approvisionnement de la cuisine collective en plein air. Ce fonctionnement collectif est le résultat des deux mois d’expérience et de travaux réalisés par les migrants et leurs soutiens locaux ou européens, associations humanitaires comme activistes. Plusieurs dizaines de permanents se relaient, et il y a alors environ 80 migrants en flux constant, en majorité des hommes, jeunes, originaires d’Afrique de l’Est.
>Manifestation contre l’Europe forteresse et pour un monde sans frontières le 1er juin à 13h au métro Guillotière
Journée de mobilisation contre la criminalisation de la migration et des personnes sans-papiers, racisé·es et immigré·es Contre les politiques européennes de gestion de la migration, l’enfermement, les frontières, les politiques néocoloniales, le racisme systémique.
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