La Traboule, local des identitaires dans le Vieux Lyon, a semble-t-il été redécorée avec des slogans antifascistes dans la nuit du 23 au 24 octobre 2018. Il n’en faut pas plus pour que le site Lyon Mag vienne au chevet de ces militant·es d’extrême droite en regrettant que la rue où se trouve leur local ait été « victime de vandalisme ».
Si l’usage du terme « victime » est à la fois inapproprié et ridicule pour qualifier une rue, le reste de l’article est scandaleux de complaisance avec les identitaires. Rappelons qu’ils n’hésitent pas à agresser des habitant·es du quartier et des militant·es qui ne partagent par leur vision raciste et paranoïaque du monde. Rappelons surtout qu’ils font actuellement parler d’eux parce qu’ils montent des milices pour repousser, au nom d’un suprématisme blanc à peine masqué, des migrant·es vers la mort, dans les montagnes des Alpes ou dans les eaux de la Méditerranée.
Les tags dont Lyon Mag se fait écho — mais sans les montrer puisque l’article est illustré avec une photo empruntée à Google —, sont explicites :
On pouvait notamment lire « Fascist go home », « Refugees welcome » ou encore « Don’t panik nazis ».
Aucune mise en contexte ne vient expliquer pourquoi de tels tags ont été réalisés à cet endroit précis... Non, la phrase qui suit indique simplement qu’il s’agit d’« inscriptions qui devaient être nettoyées dans la journée par des agents de la Ville ».
Lyon Mag relaie rarement les difficultés des employé·es municipaux, qu’elles concernent leurs conditions de travail ou leurs rapports avec une hiérarchie maltraitante. Elle semble cette fois les plaindre, comme une indignation sélective. Avant de préciser :
Le local des identitaires a également été pris pour cible. La porte de la Traboule ayant été scellée à la mousse expansive.
Des membres de l’ultra-gauche pourraient être à l’origine de ce vandalisme, qui a touché de façon globale cette ruelle du Vieux-Lyon souvent empruntée par les touristes.
À aucun moment, la rédaction de Lyon Mag ne précise que les identitaires sont des militant·es d’extrême droite, à aucun moment elle n’indique que les riverain·es se plaignent et luttent de longue date contre leur présence dans le quartier... Au lieu de ça, le site se contente de lâcher le terme éculé d’« ultra-gauche », ce vieux spectre censé faire peur aux braves gens mais qui ne fait sans doute plus recette à part chez les (nombreux) lecteur·ices d’extrême droite du site.
Soutenir par voie d’articles de ce genre les identitaires, c’est s’associer à leurs idées et participer à les diffuser. Comme on le répète souvent dans les manifestations antifascistes : on n’oublie pas, on ne pardonne pas.
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