Nous n’irons plus pointer, les guichets ont fermé.
À l’occasion de la fête des travailleur-euses le 1er mai, le Laboratoire de Valence [1] et le collectif des Moutons Noirs [2]
organisent une journée d’action contre le salariat.
Notre propos est de dénoncer la norme moribonde de l’obligation au travail salarié. La nécessité pour un-e individu-e de travailler pour un-e patron-ne contre de l’argent nous est présentée comme un accès sûr au pouvoir d’achat, indispensable à l’épanouissement personnel. Cette vision naïve, largement relayée par les médias, est une des bases de notre société capitaliste dont l’objectif avoué est le profit [3].
Outre l’impossibilité pour les travailleur/euses de disposer de leur temps, cette logique de la chute en avant engendre bien d’autres conséquences néfastes. En effet, produire pour la plus-value induit que l’on s’interroge peu ou pas sur la qualité, l’utilité ou la nocivité de ce que l’on produit. Est-il utile de signaler les désastres écologiques provoqués par les centrales nucléaires, l’industrialisation massive, les OGM,... ? Il existe pourtant des possibilités d’organisation collective pour produire uniquement ce dont on a besoin, dans de bonnes conditions tout en disposant de son temps, mais qui sont toutes écartées car trop dangereuses pour l’Ordre Social Existant.
On croirait que le travail est mort, aujourd’hui, il y a beaucoup plus de travailleur/euses que d’emplois, beaucoup plus d’objets produits que de demandes. Pourtant, tous les subterfuges sont mis en oeuvre pour assurer la survie du patronat : des radiations massives des listes de demandeurs d’emploi afin de faire baisser les effectifs de chômeurs aux contrats précaires, ou plus récemment la loi sur l’égalité des chances. Il est plus que temps de sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme.
Nous avons décidé de ne pas travailler pour l’enrichissement d’un-e patron-ne. Nous ne voulons pas être exploité-es. Nous voulons choisir l’utilisation de notre temps libre, faire un feu de joie avec les réveils-matin., parfois dormir toute la journée, et parfois ne pas dormir du tout pendant 5 jours., passer des heures à faire à bouffer, nous voulons prendre le temps de lire, de dessiner, d’écouter de la musique.
Nous voulons prendre le temps de détruire jusqu’à la dernière pièce le système capitaliste. Après quoi, nous voulons prendre le temps de cuver notre vin. Nous voulons remarquer assez souvent que nos doigts nous grattent. Nous voulons prendre du plaisir en dehors des aires de temps aménagées. Nous voulons tout et nous prendrons le reste.
L’avant-garde des petit-es chanteur/euses à la croix de bois
L’Amicale bouliste du Laboratoire [4]
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