Les roms de villeurbanne attaquent le préfèt en justice

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Douze familles roms, soit 50 personnes dont 25 enfants, ont attaqué aujourd’hui le préfet du Rhône devant le tribunal administratif de Lyon pour le contraindre à les reloger en urgence après leur expulsion le 28 mars de leur campement à Villeurbanne, a constaté une journaliste de l’AFP.

Soutenus par leurs avocates, Me Céline Amar et Me Myriame Matary, les Roms s’étaient rassemblés devant le tribunal pour assister à l’audience.

Les avocates ont déposé en urgence douze « référés liberté hébergement » pour « ordonner au préfet du Rhône » de leur trouver un logement, sous peine d’astreinte financière notamment, a rappelé le juge des référés, Denis Besle, au début de l’audience.

Après leur expulsion de leur campement vendredi, veille du week-end pascal, ces Roms avaient été accueillis en catastrophe par le père Matthieu Thouvenot dans une salle paroissiale de son église, dans le quartier de Gerland à Lyon.

« Je ne comprends pas comment on peut expulser des gens dans la pluie et le froid quand il n’y a aucune urgence », avait déploré le prêtre à l’AFP.

Non représenté à l’audience, le préfet a fait savoir au tribunal qu’il n’y avait pas d’urgence à les reloger, puisque le prêtre s’en était chargé.

« Il ne s’agit pas de personnes en détresse puisqu’elles sont hébergées par la paroisse. J’ai garanti que je ne les expulserai pas de la paroisse », a même dit le préfet Jean-François Carenco, lors d’un petit-déjeuner avec la presse mercredi matin.

« Je ne pense pas qu’une salle paroissiale soit un bien de l’Etat, il y a bien une séparation de l’église et de l’Etat, le préfet ne peut pas disposer de cette salle selon son bon vouloir ! » a ironisé Me Amar.
Les deux avocates ont aussi annoncé que les Roms avaient quitté la salle paroissiale ce mercredi, à la demande du prêtre, se retrouvant à nouveau à la rue.

Elles ont aussi évoqué le droit européen et une circulaire d’août 2012 sur le démantèlement des camps, qui impose désormais des dispositions d’accompagnement, en amont et en aval des expulsions, et qui n’ont pas été respectées.

« Il existe des moyens spécifiques mis en oeuvre par l’Union européenne avec des moyens financiers très importants pour procéder à l’intégration de ces personnes dans les Etats membres », a plaidé Me Matary, estimant que ceux-ci étaient sous exploités.

Le délibéré sera rendu jeudi après-midi.

Source : AFP

MaJ jeudi 4.4.13 - 18h :

Le tribunal a imposé ce jeudi à la Préfecture de reloger 10 de ces 12 familles, soit une cinquantaine de personnes. Le sort des deux dernières familles est pour le moment inconnu.

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