"Passions militantes"

L’association "Révoltes" lance un projet "Passions militantes". Elle invite à se retrouver au centre Derrion lundi 16 janvier pour mettre en place un groupe de recherches qui réaliserait des publications, livres, écrits ou documents audio-visuels sur des militants lyonnais.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme et de reconnaissance que l’on peut découvrir ou redécouvrir, pendant qu’il est encore temps, l’énorme passion mise par ces personnes à résister avec leurs proches à l’injustice et à oeuvrer pour une transformation de la société, que ce soit dans le domaine syndical, politique, antimilitariste, antiraciste, ou défense des droits. Il est important de garder la mémoire de ces personnalités, souvent méconnues, qui ont passé une bonne partie de leur vie à militer pour plus de liberté et plus de justice.

Il s’agit aussi d’entrevoir
comment être plus efficaces dans la recherche, la récolte d’archives, la récolte de mémoires orales, la façon d’opérer pour que ce travail puisse être utilisable au maximum par toutes et tous, et notamment les nouvelles générations. Les jeunes sont en effet très demandeurs et recherchent de la documentation dans ce domaine.

Ce groupe "Passions militantes", une fois constitué, pourra prendre son essor de lui-même, ou continuer à faire partie de "Révoltes" , qui a édité le livre « Il ne faut jamais se laisser faire » qui parle de Lina Crétet, militante CGT passionnée à l’usine Rhodiaceta de Vaise, aujourd’hui disparue, comme l’usine...

"Révoltes"

Qu’est-ce que "Révoltes"  ? Le nom complet est "Centre coopératif d’histoire vivante des révoltes et des alternatives sociales". Cette association est née en 1997 et a pour but de créer à Lyon, ville de la révolte des canuts, un centre d’archives et de témoignages sur les révoltes d’hier et d’aujourd’hui, afin que les traces de ces initiatives, de ces actions, de ces moments de l’histoire devant lesquels des individus, des collectifs et des mouvements sociaux expriment le besoin de manifester leur refus, ou leur désir de vivre autrement, et d’envisager la transformation sociale vers plus de justice et de liberté, deviennent une source de mémoire commune.

Pour bâtir, il est essentiel de s’appuyer sur ce qui s’est passé !

À l’heure de la mondialisation, à l’heure où seuls importent les bénéfices commerciaux, à l’heure où on veut nous imposer que tout doit être « marchandisé », il est d’autant plus important de faire attention à nos racines, qui sont plus développées que la partie visible de l’arbre. On risque de perdre nos identités, nos différentiations, nos cultures, nos richesses humaines, ce qu’il y a de plus fondamental en nous. Nous appartenons à une histoire.
Et l’histoire de Lyon est riche en luttes, en révoltes pour plus de justice, en alternatives sociales qui sont nées et qui ont fait leurs premières armes chez nous. Cela n’est pas assez connu, reconnu.

Pour cela, il s’agit de mettre à la disposition des militants, des chercheurs, des citoyennes et des citoyens actifs un matériau qui souvent est dissous ou parfois occulté dans les pages des manuels d’histoire. Ce centre doit pouvoir servir de lieu d’échange sur les diverses activités des uns et des autres, afin de tisser collectivement une mémoire active, vivante, permettant aux nouvelles générations de s’en ressourcer. Cette approche est soucieuse d’élaborer une histoire avec le monde d’aujourd’hui, avec les acteurs eux-mêmes quand c’est possible.

Il s’agit de créer un lien possible entre l’action de terrain, l’analyse et la critique sociale. En effet, il serait souhaitable que la réflexion ne soit pas l’apanage de quelques professionnels mais le résultat d’une pédagogie collective non hiérarchique permettant à nous tous d’apporter une contribution pratique et théorique à la transformation de nos sociétés.

Il s’agit d’organiser des débats, des séminaires, des expositions, des travaux sur des publications, des rencontres à thèmes, où l’éclairage critique sur telle ou telle révolte, sur tel ou tel évènement social, exprime une tentative d’aller plus loin que le simple constat d’un phénomène.

Il s’agit pour "Révoltes" de conserver son indépendance et l’autonomie nécessaire afin de travailler et de s’engager aux côtés de ceux et de celles qui se révoltent contre l’ordre établi, les injustices sociales, et qui cherchent des moyens pour créer de nouveaux espaces de liberté.