La manif sauvage s’attaque au président du Conseil Constitutionnel

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Incursion des militant-es contre la LEC à Lyon III - manufacture des tabacs à l’occasion d’un raout mondain le 6 avril au soir.

Le rassemblement pour la manif sauvage était appelé à 20 h place des Terreaux. Rappelons en un mot le principe de ce mode d’action particulièrement à la mode : on se réunit, on avise collectivement de nos buts pour la manif, et on part sans avoir prévenu ni préfecture ni personne sur le parcours qui nous semble le plus approprié.

Le but est d’une part de provoquer le maximum de perturbations, d’autre part d’échapper à la monotonie des défilés officiels, et surtout de pouvoir improviser collectivement en créant l’espace d’un moment une petite zone de désordre dans ce monde si policé. C’est si bon !

Bref. On attend un peu sur la place, on n’est pas si nombreux/ses que ça aujourd’hui, le mot n’est pas bien passé. 21 h, on finit par décider d’une action : le très chiraquien président du Conseil Constitutionnel qui a validé la loi sur l’égalité des chances, qui autorise et le CPE et le travail de nuit à 15 ans et l’apprentissage à 14 rend une visite de courtoisie chez les bons jeunes Français, la France qui gagne et qui fait ce soir un concours de plaidoierie devant les responsables de tribunaux à la Manu.

Une demi-heure plus tard on arrive aux portes de Lyon III, le repère des fachos et des libéraux, Lyon III l’infâme, connue dans le monde entier pour sa tolérance aux nazillons de tous ordres, et dans les bons jours, aux libéraux les plus extrémistes. On n’allait pas être déçu.

On débarque à une centaine, après avoir passé sans difficulté les barrières de l’entrée (ni BAC ni RG sur notre chemin, tiens, bizarre), dans une petite sauterie entre gens autorisés. Un « concours de plaidoierie », un gala de beaux-parleurs, avec une bonne douzaine de magistrats de la ville, un coktail à la sortie et un Mazeaud en cerise sur le gâteau.

Petit défaut de coordination, on n’arrive pas à enfoncer les portes pour aller dire ses deux mots à mister President. On s’invective un peu avec les jeunes gens de bonne famille présents, on cause quelques crises de nerfs, on fait du bruit, on leur fout un peu la trouillle et pis... rien. On vient nous demander d’être bien gentil/les et de présenter un délégué pour aller expliquer calmement pourquoi on n’est contre le CPE à l’assemblée gentiment encline à nous écouter.

Nous on s’en fout, on n’a rien à négocier, rien à déclamer, on veut des actes, des faits, les bonnes paroles sont du vent et n’engagent que celles et ceux qui les croient.
Quelques étudiants insistent dont un gars des JC, qui veulent aller en délégation. Un groupe décide de partir avant l’intervention policière.

Plus tard, les flics débarquent. La délégation promise est remerciée (quoi ? une délégation ? mais il n’en a jamais été question) osera dire sans honte l’un des étudiants de Lyon III qui nous l’avait proposé. Les derniers manifestants partent.

Bilan ? Les diandiants de droit de la Manu vivent sur Mars, les flics n’en ont rien de foutre de protéger le président du Conseil Constitutionnel, et c’est vraiment agréable de mettre la pression à celles et ceux qui nous gouvernent, dommage que cela n’ait pas été en face à face. La prochaine fois !

C.

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