La Scierie, interview-souvenir

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La Scierie - interview réalisée en mai 2006 et à l’origine parue dans le fanzine Heartbeat #3.

Un nouveau lieu a depuis été ouvert par des personnes proches de la Scierie, l’Insoleuse, où de nombreux concerts (et plein d’autres choses) se sont déroulés depuis novembre, entre autres la fête de soutien au Popouri et à Rebellyon. Ca continue !

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Pendant les premiers mois 2006, certain-e-s d’entre-nous par ici ont passé un paquet de week-ends consécutifs à la Scierie. Des concerts se sont succédés et ont permis la rencontre, l’échange d’idées, de motivations pour que tout ça continue, d’une manière ou d’une autre (ou de plusieurs manières). Il aura fallu qu’une petite bande de personnes motivées prenne les choses en main pour ouvrir ce qui manquait depuis déjà quelques années et la fin de l’Akadémie de la Contre-Culture, du Point-Moc et du Gourbi. Un espace autonome pour des activités (principalement des concerts, mais 2-3 autres trucs aussi… ) et autogéré, où on se retrouve en dehors des lieux commerciaux et contraignants que sont les bars et autres salles de concerts officielles. Un espace où on se sent un peu moins surveillé et limité, où un sentiment de "communauté" s’installe parfois, ou en tout cas fait partie des choses possibles. Où on se sent un peu moins opressé-e-s par la frime et la mode, où (en théorie) on n’est pas jugé-e "trop sale", "trop gros-se", "trop sexy"… et c’est jamais parfait, je cherche pas à romantiser, je suis sûr qu’il y aurait sûrement plein de côtés négatifs qu’on pourrait évoquer, des personnes qui ne l’ont pas vécu aussi bien… mais la Scierie n’aura existé que 6 mois, c’est pas longtemps pour mettre réellement les choses en place, pour trouver les modes de fonctionnement qui semblent les plus en phase avec les idées qu’on voudrait vivre de manière pratique… et organiser des concerts tous les week-ends (et gérer les flics) sans s’épuiser…

Il y a eu ce concert du 18 février où en entrant dans la Scierie, je me suis dit au bout de 5 minutes que ce soir il y avait quelque chose de différent dans l’air, quelque chose de magique peut-être, en tout cas c’est ce que plusieurs personnes m’ont dit dans la soirée en me chuchotant à l’oreille qu’illes étaient vraiment content-e-s d’être là… Comment le punk-hardcore version Krapnek = la passion, la simplicité et la sincérité. Comment l’importance et la beauté d’espaces comme la Scierie ont pris tout leur sens, à l’opposé de tous ces concerts dans les bars où les possibilités sont si restreintes. Comment dès qu’un bout de Hyacinth est dans le coin, les choses prennent une tournure différente… Il y a eu la semaine suivante, la soirée où 250 personnes sont venues soutenir V., victime d’une arrestation et d’une incarcération injustes… Il y a eu Robotnicka et un "girl bloc" qui danse devant la scène, Lynn Breedlove, ex-membre des pionnières riot-grrrl Tribe 8 qui faisait une perfo sur le thème du genre, des sexualités, de l’histoire de la communauté gay-lesbienne-trans aux U.S., de manière vraiment drôle et éloquente… Il y a eu les stands de bouffe plus appétissants les uns que les autres, les dance-parties, les retours à pieds… Il y a eu les inépuisables scieurs et scieuses qui ont géré les flics à chaque fois… il y a ce tag dans les chiottes qui dit : "Contre tout, et pour tout le reste".

Ce qui suit est une tentative d’interview pour leur donner la parole et essayer de raconter un peu l’histoire de la Scierie pendant que c’est tout chaud…

- J : Certain-e-s d’entre-vous ne sont pas originaires de Lyon et sont arrivés ces dernières années, pensez-vous que ça peut être handicapant quand on veut ouvrir un lieu d’activités ou est-ce que justement ça permet de faire son truc avec plus de spontanéité ?
- G : Moi je suis le dernier arrivé, je suis arrivé à Lyon il y a 2 ans à peu près, je connaissais juste R.. Handicapant, je sais pas… tu n’as pas le poid historique, relationnel qui peut rendre les choses plus difficiles parce que tu t’enfermes dans des trucs.
- R : Je pense que c’est plus une question de rencontres, c’est à dire qu’effectivement, le fait que l’année dernière M., G., et moi se soit rencontrés, c’est une rencontre un peu nouvelle qui a permis une énergie nouvelle, ça il n’y a pas de doute là-dessus. Et effectivement, comme disait G., par cette nouvelle rencontre éviter la sclérose qu’il peut y avoir dans les relations de gens qui sont là depuis 10 ans… Comme on en avait à Toulouse d’ailleurs : je suis parti parce qu’on était un groupe de potes complètement sclérosé, toujours les mêmes 20 potes ensemble et on ne faisait rien parce qu’on s’auto-suffisait. Et finalement ici, G. qui arrive, M. qui revient, moi qui déménage de la Croix-Rousse pour le 7e, c’est ça qui a donné lieu à La Peste puis après à la Scierie.

- J : J’ai l’impression que dans les squats actuels à Villeurbanne, il y a une majorité de gens qui ne sont pas originaires de Lyon, à la base plutôt des étudiants ou des gens de passage ou en galère, est-ce que ça rend pas plus difficile de dealer avec la ville lorsqu’on connait pas trop l’historique ou la situation politique de la ville, etc. ? Le fait de n’être pas forcément à l’aise ou familier avec son environnement…
- G : Au contraire, c’est plutôt la nouveauté qui permet la prise de risques, être en terrain vierge… dans les rencontres c’est aussi un peu comme ça…
- R : Pour moi il y a aussi un truc évident là-dedans, parce que j’y ai réfléchi aussi… je me souviens très bien l’été dernier, quand on parlait d’ouvrir un squat avec M., les gens disaient : « Mouais, j’suis pas sûr, c’est dur à Lyon… », il y avait comme une espèce d’ambiance générale morose qui disait que c’était pas possible d’ouvrir un squat, et du coup nous on est arrivé avec presque de la naïveté, ça aurait très bien pu se casser la gueule au bout de 15 jours, mais non. On est arrivés avec cette "fraîcheur", cette naïveté où on se disait : « Non, on ouvre un squat parce qu’on en a envie et c’est comme ça ». Et puis si on nous vire, on en ouvrira un autre… du coup, je pense que oui, il y a eu une rupture, mais pas juste avec nous, il y a eu plusieurs groupes d’affinités comme ça, qui ont eu cette même idée au même moment et qui était : on peut ouvrir un squat. Et effectivement, tous ces squats se sont ouverts et ça a tourné, plus ou moins. Et par rapport à la ville, je la connaissais déjà, ça fait 5 ans que je suis ici. Mais il y avait l’idée de la déformer, de montrer : « Regardez, c’est encore possible ». Et que toute la phase qu’il y a eu entre toute la grande époque des squats de la Croix-Rousse et l’ouverture des squats à Villeurbanne, il y avait l’envie de faire rupture avec cette phase là, de dire que c’est encore possible, que c’est une question d’énergie collective, de force.

- J : Vous pensez qu’il y avait un espèce de fatalisme ?
- R : Ouais. Moi c’était quelque chose que je sentais de manière très forte… et puis La Duende qui s’est cassée la gueule de manière épouvantable les 2 dernières années…

- J : … Mais qui va renaître !
- R : … mais qui va renaîitre… mais je suis arrivé dans un climat un peu délétère, un peu sclérosé, où il y avait besoin d’énergies nouvelles et multiples…
- G : Il n’y avait plus trop de groupes punk à Lyon aussi… depuis Coche Bomba

- J : … beaucoup d’indie-rock !
- G : … d’indie-rock, ou d’emo… donc il y avait ça aussi… des pratiques qui vont avec le punk.
- R : Ce qu’il faut dire aussi, c’est que nous on a d’abord voulu monter un groupe de punk… en fait c’est ça la Scierie, avant tout ça a été une énergie rock’n’roll, une énergie punk qui a été le moteur de tout ça. On a monté un groupe de punk, l’année dernière, et cette rencontre dont je parlais entre nous et puis P., c’est ce qui a donné lieu à tout ça. Il y a eu ce groupe, La Peste, et on se disait merde, y’a pas de groupes de punk à Lyon ! Enfin si, il y avait Organ Grinder et Mon Dragon qui était encore dans son coin et nous on voulait monter un groupe de punk et puis ça s’est fini tragiquement et c’est à partir de là que la Scierie est née. Cette énergie, elle devait s’étendre dans d’autres pratiques.

- J : Quelle est votre impression par rapport à la situation actuelle des lieux alternatifs à Lyon ? Ou le manque de, le besoin…
- R : Il me semble que… autant quand on a ouvert en août l’année dernière c’était quasiment mort… enfin il y a les orgas, les lieux comme la Gryffe, les lieux institués qui sont là depuis des années et qui tournent, mais effectivement en août dernier il n’y avait rien. Ou alors des petits collectifs microscopiques qui arrivaient à tourner tant bien que mal. Et puis il y a eu la rue Persoz, le J’embourge qui ont ouvert en même temps, le Boulon qui s’est remit un peu à vivre de manière un peu plus politique, les Bienvenus qui ont fait quelques trucs au début de l’année… et puis des collectifs, Food not Cops qui s’est monté… il y a eu une émulsion et il me semble qu’elle est encore d’actualité puisque là je sais qu’il y a un groupe de filles qui veulent ouvrir un squat féministe radical, d’autres gens qui veulent ouvrir un lieu d’habitation/activités sur le mode tournant (en gardant un appartement), y’a nous qui voulont rouvrir à la rentrée. Donc là il me semble qu’au niveau des collectifs il y a une nouvelle énergie et qu’il faut encore la cultiver pour que ça continue. Même la fête du Boulon qu’il y a eu hier, on était une cinquantaine et quasiment tous les gens c’étaient des activistes… des gens plus ou moins actifs dans divers trucs… les gens de la Friche aussi, toute la partie Reso, qui se sont révélés être des gens super radicaux, super axés sur la pratique… et on se retrouve à une cinquantaine, je suis sûr qu’étendus on est une bonne centaine à être actifs et prêts à se bouger le cul…

- J : C’est l’impression que j’ai aussi… je suis parti de Lyon pendant 2 ans et je suis revenu en redécouvrant tout ce qui se passe ici et surtout en voyant qu’il y avait plein de nouvelles têtes et en me demandant un peu qui c’était et d’où ces gens sortaient… C’est vrai que, comme tu l’as dit, y’ avait vraiment besoin d’un renouveau… mais du coup j’entends aussi plein de gens se plaindre et dire qu’ici ça craint à plein de niveaux, et à juste titre parfois, mais je trouve aussi qu’on est entourés de pas mal de gens et de projets… est-ce qu’il n’y a pas un peu ce symptôme de toujours se plaindre de l’endroit où on est et de pas avoir le recul de se rendre compte que ça bouge un minimum, que des choses chouettes se passent, que c’est pas complètement la misère ?
- G : ça c’est le symptôme lyonnais… ça fait 15 ou 20 ans qu’il y en a qui disent qu’illes vont bouger de Lyon et illes bougent pas…

- J : … moi j’ai bougé et je suis vite revenu parce que ça me manquait trop !…
- R : Je voulais dire un truc… je crois que c’est important de dire exactement pourquoi on a ouvert ce lieu… donc il y avait ce groupe, La Peste, qui nous tenait vraiment très à coeur et dans lequel on s’était vraiment investis toute l’année. Notre batteur est mort en juin d’une façon tragique, d’overdose. Ça nous a foutu à terre tout l’été… il y avait ce projet mais c’était aussi notre ami et l’ouverture de la Scierie, le fait d’ouvrir un squat de concerts, parce que c’était ça le but au départ, pas autre chose, c’était pour faire vivre le punk rock, et ben tout ça c’était pour pas se laisser aller dans le morbide. L’été dernier qu’on a passé était morbide. G. est parti tout l’été en tournée avec un groupe de musiciens mongols pour prendre l’air, moi je faisais mes trucs, M. est partie aussi et on s’est retrouvés tous les trois à la rentrée avec une seule envie : faire brûler Lyon !
- G : Et puis avec la fin du Grrnd Zero, le Clos Fleuri qui commençait à être boycotté pour de bonnes raisons, il y avait plus de concerts possibles à Lyon. À part des concerts dans les bars, avec des conditions de bar.

- J : Par rapport à ça, et sans vouloir partir forcément là-dessus, moi je vois vraiment une énorme différence entre l’ouverture d’un lieu comme la Scierie et celle d’un lieu comme Grrnd Zero, et je pense que c’est évident pour tout le monde… c’est quoi votre regard là-dessus ? Sur la différence qu’il peut y avoir, ou sur quoi vous vous sentez proches ou pas de ce projet là ?
- G : Là où on se sent proches de Grrnd Zero, c’est en tant qu’amateurs de musique. Ce qu’illes font passer à Grrnd Zero, c’est vraiment des choses de qualité. Ce truc de gens qui aiment la musique et qui veulent faire des concerts… après leurs pratiques pour arriver à faire ça, leurs décisions et leurs stratégies, c’est les leurs. Je les juge pas, tant mieux si illes s’en sortent… ça traine un peu… nous on a voulu opter pour une approche plus radicale, en sachant que peut-être ça n’allait pas durer. On ne comptait pas rester des années, c’était plus dans l’intensité du moment…
- R : … plus politique, aussi.

- J : J’aurais vraiment envie de voir un lieu qui soit pérennisé, où on puisse un peu souffler et pas se dire, merde, il va y avoir les flics à chaque concert, ou peut-être que la semaine prochaine c’est fini… mais en même temps je ne me vois pas faire tous les compromis par lesquels Grrnd Zero sont passés ou toutes ces démarches de négociations pour au final peut-être obtenir quelque chose mais s’être fait aussi beaucoup ballader… je sais pas si le juste-milieu existe, en fait…
- R : Le juste-milieu, je sais pas non plus si il existe, mais je pense que c’est un peu toujours le même genre de problématiques qui sont en cours dans les occupations et les squats : c’est soit tu es dans une stratégie d’institutionalisation, soi t’acceptes l’éphémère. Et je crois que ça créé 2 choses différentes en fait, et que des gens comme Grrnd Zero, moi je serais content qu’illes aient leur lieu, et je serais content d’aller voir leur super programmation. Ce serait vraiment cool qu’ills obtiennent leur truc, parce qu’il y aurait ce lieu là où on sait qu’effectivement on est peinard-e-s, qu’on peut aller là-bas écouter de la musique et éventuellement faire quelques concerts avec eux de temps en temps, savoir que les flics vont pas venir. Nous après, le fait qu’il y ait les flics, le fait que le lieu soit condamné, l’urgence qu’il y a derrière, c’est ce qui créé l’intensité à la Scierie et que le fait que ce soit fini, on est presque contents. Lorsque ça s’est arrêté, on était crevés. On s’est dit on va prendre des vacances et puis à la rentrée on rouvre autre chose avec la même énergie de l’urgence, du speed avec les flics, de l’illégalité, etc. Je pense que c’est ça qui créé de l’effervescence.

- J : Ça a créé des moments particuliers. Mes meilleurs moments de concerts à Lyon cette année, il y a pas photo, c’est là-bas que je les ai passé. C’est évident que ça a créé une athmosphère différente…
- G : Après là où nous on n’a pas la même position que d’autres, c’est que nous avant on a jamais organisé de concerts et je me vois mal organiser des concerts ailleurs, dans des bars, etc. Il y a des gens qui font ça depuis des années et encore heureux qu’illes le font et tant mieux. Mais on n’a jamais fait de concerts ailleurs donc on voit pas ce que c’est, on a plutôt une pratique du concert dans le lieu. C’est le lieu qui crée les concerts, et pas l’inverse. Donc voilà, on n’a pas la même position que d’autres gens sur Lyon qui se bougent depuis des années…

- J : Plus pratiquement, comment se sont passés les rapports avec le proprio, les coupures d’électricité… un truc qui m’a toujours vraiment impressionné, c’est comment vous gériez le rapport avec les flics lors des concerts et surtout comment vous gériez aussi les gens avec ça, en les informant au micro, en leur disant si illes pouvaient sortir ou pas, en groupe, etc.
- G : La gestion des flics, ça a toujours été certaines personnes, donc pas moi, alors je suis mal placé pour en parler. Après, je dirais que le fait d’informer les gens, c’est toujours dans un souci un peu de transparence, de savoir ce qui se passe dehors, de pas les faire paniquer, de leur dire qu’illes sont en sécurité à l’intérieur… et c’est une manière de les faire participer, de les faire se rendre compte que c’est toujours un squat, donc toujours illégal, donc il y a des flics. Que les gens sachent où illes mettent les pieds… je ne sais pas si il y a tellement de monde qui ont été surpris de savoir qu’il y avait les flics…
- R : Il y avait des affiches dans le lieu qui disaient que ce n’était pas aux gens de gérer les flics, c’était à nous de le faire, donc nous on se chargeait de ça. Mais en même temps le fait de l’annoncer au micro, tenir les gens au courant, c’était permettre d’avoir une vraie gestion collective et faire en sorte qu’on soit pas une foule irrationnelle mais une espèce de foule rationnnelle qui serait capable de faire en sorte que les flics rentrent pas. Parce que si on laisse sortir les gens et que tout le monde se met à sortir, les flics rentrent, ils font des contrôles, ils embarquent et ferment le lieu. Donc avec cette tactique là, qui effectivement a bien marché, on tenait devant les flics, on leur disait toujours la même chose : "vous n’avez pas le droit de rentrer, c’est une fête privée, on est habitants du lieu, il y a une procédure en cours" et les flics le savaient, puisqu’ils n’ont jamais vraiment essayé de rentrer. Ils ont souvent essayé de nous intimider, de taper sur la porte, d’exiger, mais ils ne se sont jamais vraiment pointés avec le bélier pour forcer la porte. Il y avait un vrai rapport de force, ils ne savent pas combien il y a de personnes qui sont dedans. Ils se doutent qu’il y a 2-300 personnes…
- G : Au dernier concert de La Fraction, quand il y a eu 20-25 personnes contrôlées devant et que quelques personnes contrôlées ont eu un peu de réactions, un flic leur a dit : "c’est tes 30-40 potes qui vont te sauver ?" ; On était 300 dedans. Ils étaient un peu largués.
- R : Donc il y a un réel rapport de force qui se crée entre les flics et nous et eux ils ne savent pas exactement, mais ils savent qu’il y a beaucoup de monde dedans. Et puis ils s’imaginent que c’est des punks avec tout l’imaginaire que les flics peuvent avoir sur les punks…

- J : … qu’on va tous sortir avec des chaines…
- R : … voilà… comme dans Ken le Survivant ou dans Mad Max, en faisant "bleeeuurrgghh… ", et donc je pense que ça, ça nous servait aussi. Après, eux, leur tactique a toujours été de faire des trucs détournés. Donc il y a eu ce fameux concert avec les groupes espagnols où ils étaient très nombreux, ils devaient être une bonne cinquantaine dehors. On a vraiment flippé ce soir-là, les flics arrivaient et ils ont dû rester plus de 2 heures devant et leur tactique a été d’embarquer le camion d’un des groupes prétextant qu’il était mal garé, et de couper l’électricité, en se rendant compte qu’elle était piratée. Après il nous a fallu plus d’1 mois pour réussir à obtenir un contrat avec EDF, sachant qu’on leur avait piraté l’électricité pendant les 3 mois précédents. Il y a eu les contrôles d’identité aussi, l’intimidation, des patrouilles qui passent sans arrêt. La pression. Il n’y a eu que 3-4 concerts où on ne les a pas vu de la soirée, on sait pas trop pourquoi.
- G : Le problème qu’on avait, c’était surtout avec les voisins. La salle de concert était vraiment mitoyenne avec des habitations, des chambres d’enfants. Donc les voisins appelaient les flics, qui ne passaient pas à cause de l’illégalité du squat, mais suite à des plaintes. Pourtant on faisait en sorte de prévenir les voisins quelques jours avant. On a toujours arrêté les concerts à 23 h, sauf les quelques derniers. Mais ils en prenaient plein la gueule quand même. Les voisins n’étaient pas nos ennemis, mais c’était eux qui les appelaient. On essayait d’être assez "correct-e-s" avec les voisins, mais on a eu ce fameux voisin qui tout le temps appelait les flics, même si ça finissait à 23 h.
- R : Les concerts où les flics ne venaient pas, c’était les concerts de rap, les concerts où la musique était moins forte. Pour la gestion, ben il fallait tout le temps qu’il y ait quelqu’un à la fenêtre, parce qu’on gérait les flics de la fenêtre. L’idée c’était que lorsqu’il y avait les flics, personne ne sortait. Donc il y avait toujours quelqu’un à la fenêtre qui parlait avec les flics, en général les flics nous parlaient une demi-heure et puis les 2 heures suivantes ils nous parlaient plus en voyant que ça servait à rien. Et puis on relayait jusqu’aux entrées, pour être surs que personne ne sorte, et dès que les flics partaient, là on faisait sortir les gens par groupes de 30, de manière à ce qu’il y ait un groupe suffisamment compact pour qu’il n’y ait pas de gardes à vue, ou en tout cas une possibilité pour les gens qui sortaient de se défendre collectivement. C’était toujours ça l’idée : créer une force collective qui fasse en sorte que les flics ne puissent pas intervenir. Ou alors il aurait fallu qu’ils demandent l’intervention de toute une brigade de C.R.S. avec toutes les démarches que ça comporte, et ça n’a jamais eu lieu. Pas de provocations pour le justifier non plus.
- G : la plupart des fois où les flics sont restés longtemps, ils ne savaient pas quoi faire… ils appelaient leurs supérieurs ou d’autres brigades… ils ne savaient pas comment gérer ce truc où les gens sont chez eux, mettent de la musique forte, sans qu’il n’y ait jamais eu de plaintes de voisins pour tapage nocturne. Peut-être que les voisins avaient peur de s’identifier. Un voisin nous a dit que chaque fois qu’il appelait les flics, ils venaient chez lui et repartaient, sans pouvoir rien faire.

- J : Tous les squats actuels sont sur Villeurbanne et non sur la commune de Lyon… comment ça se fait, à votre avis ? Est-ce qu’il y a plus de tolérance, ou juste plus d’endroits vides ?
- G : Les deux. Des endroits vides, oui je pense, Villeurbanne étant une ancienne ville ouvrière, il a des entrepôts, des usines désaffectées, en friche… aussi des maisons, le nombre de maisons abandonnées à Villeurbanne est assez impressionnant. Et puis ça s’est fait par la force des choses, après le Grrnd Zero qui se sont fait tout de suite harcelés, plus trop de squats à Lyon…

- J : … Vous pensez que maintenant les endroits squattés sont voués à être en périphérie, ou à Villeurbanne, plus vraiment en centre-ville ?
- G : C’est à tester… il y a toute la zone entre Gerland et Jean Macé… ça construit beaucoup de résidences et d’immeubles là-bas, mais il y a encore des entrepôts vides. Pas de maisons individuelles par contre, par là-bas… peut-être dans le 8e, je sais pas…
- R : Parce que la réalité c’est que les maisons abandonnées à la Croix-Rousse ou dans le 7e, y’en a pas. Ou alors pas dans les conditions squattables. Très rapidement elles sont rénovées ou détruites. C’est la réalité pratique, il y a de moins en moins d’espaces en friche dans le centre de Lyon et à mon avis ça ne va pas aller en s’arrangeant. Il y aura peut-être moyen de faire encore des squats d’habitation ou d’activités, mais nous notre vocation c’est de faire des concerts, donc les repérages qu’on a fait en août dernier, on les a fait à Villeurbanne, au fond du 8e, un peu vers Gerland… effectivement, nous on est obligés de gérer les voisins et on a tout intérêt à ce qu’il y en ait le moins possible, tout en restant pas trop loin et accessible. Mais c’est clair qu’on sait que les squats qu’on va ouvrir ne sont pas faits pour durer, alors on n’a pas envie de se prendre la tête à insonoriser pour un truc qui dure 6 mois.
- G : Et pour organiser des concerts, il nous faut un espace le plus grand possible…

- J : J’ai l’impression qu’il y a toute une partie de la ville où le moindre mètre-carré est maintenant voué à être rentabilisé, que ce soit par l’immobilier ou les nouveaux projets urbains comme le Confluent… Mais je me dis qu’il va y avoir un moment où tout ne peut pas être super "dynamique" et qu’il y a forcément des quartiers qui vont petit à petit retomber à l’abandon ou être moins prisés et qu’il y aura peut-être de nouvelles possibilités plus tard… ça ne peut pas être la méga-prospérité partout non plus, y’a des entreprises qui vont faire faillite, des projets qui marcheront pas…
- G : Je pense que tout ce qui est Presqu’Ile, tous les quartiers où on habite, c’est mort pour ouvrir des lieux…
- R : Mais ce que tu dis n’est pas faux, c’est à dire qu’il faut toujours être vigilants par rapport aux espaces qui pourraient être occupables parce qu’effectivement, un squat de concerts dans le 7e, ça serait encore plus puissant qu’à Villeurbanne, ça voudrait dire que les gens viendraient plus facilement, et qu’au niveau de l’occupation pratique de l’espace, l’occupation conflictuelle de l’espace, c’est encore plus radical. Occuper dans le 7e ou le 1er, ça ne se fait plus, ça aurait de la force. Donc je pense que t’as raison, il faut être vigilants, attentifs aux espaces possibles…
- G : … après c’est pas le principe des vases communiquants, c’est pas un quartier qui est prisé et puis un autre, non. Un quartier qui est urbanisé, qui est gentrifié, il le reste, ce n’est pas en 10 ans qu’il devient abandonné, c’est plus quelque chose qui s’étend…
- R : … oui mais bon, il y a des trous dans la ville…
- G : … des failles…

- J : … des miettes… mais déjà à la Scierie, bon c’est à Villeurbanne donc ça reste accessible, mais j’ai été impressionné par le nombre de personnes qui venaient aux concerts. Il y avait vraiment un besoin important pour ce genre d’espaces et il y a plein de gens qui étaient contents que ça existe et contents de se retrouver là…
- R : J’ai plusieurs explications là-dessus, en fait… la première ça serait que c’était vraiment un endroit de confluences…
- G : … je crois qu’aux concerts la moitié des gens venaient pour la musique et l’autre non…

- J : … ce que j’allais dire c’est que ça a de nouveau rapproché le milieu militant et le milieu musical, c’est à dire que c’est quelque chose qui existait à l’époque par exemple des concerts au Point Moc pour parler de l’époque que j’ai connu, parce que ça existait surement encore plus avant. Mais les concerts au Point Moc ou à l’Akadémie, il y avait un peu ce mélange. Et après, lorsqu’il n’y avait plus ces espaces là et que les concerts étaient dans des bars, il y avait juste les amateurs de musique qui allaient aux concerts, et puis le milieu militant, ben il militait, quoi…
- R : Ouais, ça veut dire que ça s’est construit comme un endroit propice à la confluence. Des militant-e-s, des amateurs-trices de musique, mais pas seulement, il y avait tout un tas de gens qui étaient juste attiré par l’endroit parce que squat de concerts, mais squat de fêtes aussi et ça à mon avis c’est super important, la Scerie ça fermait quand les gens s’en allaient, y’avait pas d’heure de fermeture, souvent des gens passaient des disques et tout le monde dansait. Ça fait que les gens reviennent, même si illes n’aiment pas forcément la musique, illes viennent pour faire la fête et rencontrer des gens, tout ça…
- G : … les gens venaient pour voir des concerts dans des endroits autres que des bars, ou peut-être parce que c’était un squat, pour participer au truc. D’autres venaient parce que c’était un lieu de rencontres, la bière était pas chère, mais dégueulasse, ça on en discutera à la rentrée…

- J : … bière bio à la rentrée !
- G : … ouais, on verra… donc ça fait que plein de gens avaient des raisons de venir à la Scierie. Un lieu politique de musique et de fête, ça rentrait en convergence avec plein de pratiques que les gens cherchaient.
- R : Un autre truc par rapport aux pratiques, c’est qu’il y avait des interdits à la Scierie, mais les interdits n’étaient pas fixés du tout de la même manière que dans d’autres lieux. C’est à dire qu’évidemment sur l’habillement… non parce que c’est ça la réalité, dans les lieux qui ouvrent jusqu’à 6 heures du matin, on te juge sur la manière dont tu es habillé, t’as pas le droit de rentrer à boire... À la Scierie on était toujours super contents que les gens amènent à boire aussi, des bouteilles de gnôle… donc t’as le droit d’amener ça, faire le con, faire des choses que t’as pas le droit de faire dans d’autres endroits, être un peu…
- J : … toi-même…
- R : … ouais voilà… freak ou autre ou j’sais pas quoi… t’as même le droit de foutre la merde si t’es pas sexiste et si t’es pas trop con… les interdits c’était l’homophobie, le sexisme, toutes les dominations… le pogo violent, on était extrèmement sévères là-dessus et on pouvait être très violents et sortir les gens et ça aussi, c’était une des marques de la Scierie : hors de question de supporter les gens qui nous emmerdent de quelque manière que ce soit. T’avais le droit de foutre la merde, mais fallait que ce soit fait avec…
- G : … de l’élégance !!!
- R : … voilà, les dandys avaient le droit de venir foutre la merde mais pas les gros relous, les idiots, les imbéciles, les sexistes… du coup les interdits n’étaient pas posés au même endroit et ça a fait que les gens venaient… et y’a plein de gens qui venaient et qui ne savaient même pas ce que c’était le hardcore, illes en avaient rien à foutre…
- G : … y’a des gens qui venaient après 23 h… pour faire la fête, quoi…

- J : En tout cas ce truc d’avoir rapproché plein de gens, c’est quelque chose que la Scierie a accompli et qu’on constatait de plus en plus au fil des week-ends et des concerts…
- R : Y’a eu comme une montée en puissance…
- G : … c’était de mieux en mieux…
- R : … les 7-8 derniers concerts, y’avait pas moins de 150 personnes…
- G : Et puis il y avait la volonté de toujours avoir des tables de presse, un infokiosk. Donc même pour les gens qui ne connaissent rien au hardcore, ou qui ne sont pas très proches de pratiques politiques, il y avait aussi ça qui était possible…
- R : … la table de réductions des risques, aussi…
- G : … avec des capotes gratuites, parce que c’était un endroit de fête et donc de rencontres et donc de sexe… donc il y a des risques, malgré tout. Et donc d’arriver à joindre tout ça c’était aussi un des buts.
- R : Après ça nous a dépassé tout ça, c’est à dire que nous on avait cette volonté mais c’est aussi les gens qui venaient avec leurs idées… il y avait le collectif de la Scierie où on était 4 au début puis 6, mais toujours à peu près 4 à faire tourner la Scierie, mais il y avait toujours 20 personnes, des fois 30 qui nous aidaient de quelque manière que ce soit, les gens de Keep Smiling qui nous filaient leur matos de réduction des risques, les ami-e-s ou les ami-e-s d’ami-e-s qui, si illes voient que ça galère au bar, viennent nous aider… à la dernière soirée de la Scierie où on était tous bourrés, donc plus vraiment capables de tout gérer, y’a plein de gens qui ont capté ça sans qu’on ait besoin de le dire, au bar, il y a eu plein de gens qui sont venus aider spontanément et ça s’est fait de manière informelle…
- G : … des moments d’autogestion par les gens qui étaient là… quand les gens de la Scierie soit n’étaient pas là soit faisaient autre chose, il y avait toujours d’autres gens. La moitié de la Scierie qui était aussi investie, concernée… ça reposait sur tout le monde, en fait…

- J : … parce que je pense que ça nous tenait à coeur, tout le monde réalisait l’importance que ça avait. Du coup, on peut dire que ça a motivé tout le monde et qu’il y aura une suite, voir plusieurs…
- R : C’est clair.
- G : J’espère que ça a inspiré les gens, parce que quand on voit la bande de bras cassés qu’on était quand on a ouvert la Scierie, ben c’est vraiment pas compliqué, finalement !
- R : Mais en tout cas le fait que ça ait été géré collectivement, c’est une chose à laquelle on ne s’attendait pas. Au début, on s’est dit merde, mais comment on va faire ? Parce qu’on était 4 jusqu’à janvier, c’est pas beaucoup. Et puis à chaque fois, même sur les pogos ou sur le sexisme latent qu’il y a dans le punk, ça c’était pris en charge par nous mais aussi par tous les gens et gentes proches de nous…
- G : … il n’y avait pas de différences entre les organisateurs-trices et les gens…
- R : Par exemple sur les pogos, si on a évité plein de trucs de type virilistes à la Scierie, c’est pas tant parce que nous on intervenait, mais aussi parce qu’il y avait un climat collectif où dès que quelqu’un faisait ça, y’avait une réaction collective, quelque chose qu’il n’y a quand même pas souvent dans les lieux et qui est à mon avis la meilleure manière… si il y a 10 personnes qui se mettent autour d’une personne et qui lui disent que c’est pas comme ça que ça marche, ou en lui faisant comprendre de manière corporelle ou spaciale, la personne se calme d’elle même. Ça je l’ai vu beaucoup de fois à la Scierie et ce n’était pas forcément nous qui en étions les initiateurs.

- J : Vos meilleurs souvenirs ?
- G : Moi c’est le concert du 10 décembre, qu’on a fait avec La France Pue, avec les groupes basques et espagnols et Poupouille Orchestra, où là on s’est rendu compte que ça prenait une bonne tournure. Il y avait le four à pizza qui a marqué tout le monde, une énorme distro, les tables de presse, beaucoup de gens…
- R : … une solidarité face aux flics, parce qu’il y avait quand même 50 flics dehors…
- G : … et c’est le premier moment où je me suis dit que ça commençait vraiment à devenir quelque chose de chouette… et puis tous les groupes et tous les gens qu’on a rencontré…
- R : top 5 !

- J : … c’était le but…
- R : Bon, le premier c’est le dernier concert, le concert de La Fraction, parce qu’il y avait 400 personnes à la Scierie ce soir-là, que devant La Fraction c’était l’euphorie collective, déjà musicalement La Fraction c’est extraordinaire, mais en plus tout le monde était en transe devant. On a détruit le squat collectivement à la fin de la soirée, et ça c’était vraiment le truc qui faisait fantasmer tous les gens qui avaient ouvert la Scierie, que quand on se barre, on casse tout dans la fête et la bonne humeur et c’est ce qui s’est passé. Il y avait une énergie qui devait vraiment se transformer en énergie destructrice. On avait été créatifs toute l’année, là on détruisait en sachant qu’on allait réouvrir ensuite. Numéro 2, c’est le concert de Krapnek, où je sais pas, il y avait Johan qui a fait le tour de la salle en jouant de la basse à poil…
- G : … alors qu’on s’était dit, en ouvrant la Scierie, qu’on allait éviter de faire que des concerts punk et quand il y a eu ce concert on s’est dit : c’est ça. C’est là où t’as le plus d’énergie, de force.
- R : … numéro 3, je dirais le concert de Robotnicka dans le cadre du festival "Féminisme, genre et sexualités", où là ça a été la fête tout la nuit, on a passé des disques toute la nuit et tout le monde dansait, il y avait un pogo de 30 filles devant Robotnicka. Pour avoir été à des concerts dans des squats depuis longtemps, j’avais jamais vu des filles danser en mini-jupe sur le bar… tu vois, les pressions morales qu’il peut y avoir dans les squats, des fois… et puis après je sais pas… les concerts de rap aussi, ça a été extraordinaire parce qu’il y a eu beaucoup de gens des cités qui sont venus… j’ai même eu des lycéens de mon internat qui sont venus et qui sont à fond dans le rap, et les rappeurs ils hallucinaient, ils disaient "Waou, on se croirait à New York dans les années 80… " Donc ça aussi ça a été des moments vraiment intenses. Et puis les moments de rencontre avec les groupes, parce que comme disait Guilhem, avant on n’avait jamais organisé de concerts, et puis là les rencontres avec les gens de Vapurella, les italiens, les gens de Booter d’Angers, les basques… ça a été des rencontres exceptionelles et intenses.
- G : Pour les gens qui tournaient, ça leur faisait comme une bulle d’oxygène, d’arriver dans un squat en France. Ça leur tenait à coeur de jouer dans un endroit comme ça. Ils participaient autant, si y’a pas de groupes, y’a pas de squat de concerts. Ça marche dans les 2 sens.
- R : Notre manière d’organiser les concerts c’était de défrayer absolument les groupes, leur filer le plus de fric possible, si on pouvait filer 300 euros à un groupe, on le faisait, quasiment tout le fric de la Scierie est passé dans le défraiement des groupes. C’était super important pour nous, leur faire à bouffer, les accueillir…

- J : Par rapport à ça… finalement, dans tous les concerts qu’il y a eu cet hiver ou ce début d’année, les groupes qui sont le plus contents de leur passage à Lyon et des conditions dans lesquelles ils ont joué, que ce soit l’ambiance du concert, les conditions financières… c’est pas les groupes qui ont joué dans les bars ou les salles officielles, parce qu’on a vu un paquet de concerts de groupes américains en tournée dans les bars où il y avait 30 ou 40 personnes, et puis le week-end tu allais à la Scierie et il y en avait 150… après, ça me fait penser à un truc qu’on avait évoqué en en parlant avec quelqu’un, est-ce que le fait que les concerts soient le week-end ça changeait pas un peu la donne, que si ils avaient été en semaine ?
- G : Les concerts en semaine, y’a que les initié-e-s qui y viennent… c’est parce que c’était un lieu de fête. Et puis sinon dans un bar, tu as beaucoup plus de retenue, tu regardes ton concert, tu bois quelques bières et tu te casses. Là tu avais une expérience un peu plus totale…
- R : Pour revenir à ce qu’on disait tout à l’heure, le truc de la rencontre, le week-end ça permet qu’il y ait 150 personnes au lieu des 50 amateurs qui vont venir voir le groupe. D’ailleurs, même dans notre programmation musicale, on n’était pas à la recherche, comme le Grrnd Zero, du super groupe novateur, même si des fois y’a des groupes qu’on aurait bien aimé faire passer, comme Melt Banana, par exemple. Mais bon, c’était un peu notre idée, faire ça le week-end, faire se rencontrer les gens, qu’il y ait beaucoup de monde, créer l’effervescence. Alors nous c’est sûr on va aussi dans les concerts en semaine, mais on y va pour écouter de la musique et puis c’est difficile qu’il y ait une effervescence qui se crée.

- J : Des trucs à rajouter ?
- G : Tous les gens qui se sont rencontrés, les couples éphémères… l’énergie sensuelle de la Scierie… c’était pas une église.

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