Depuis plus d’une dizaine d’années, dans l’océan indien et sur les côtes de la Somalie en particulier, on constate une recrudescence de la piraterie : des bateaux de plaisance, des porte-conteneurs et des supertankers sont arraisonnés et rançonnés par des groupes de pirates. Devant ces véritables « coffres-forts » flottants évoluant au large de pays où la plupart des moyens de survie ont été détruits par la voracité du capitalisme, la piraterie est un acte d’autodéfense. La dislocation de l’Etat en Somalie, la famine, la destruction des ressources en poisson par la pêche industrielle et l’immersion de déchets toxiques dans l’océan poussent les paysans et les pêcheurs des zones les plus pauvres à récupérer une part des richesses qui circulent à proximité de leurs côtes.
Devenir pirate est alors un moyen de survie pour les exclus d’une abondance réservée aux consommateurs occidentaux. La multiplication des actes de piraterie sur l’un des principaux axes maritimes du commerce mondial (Golfe d’Aden, mer d’Arabie, côtes somaliennes) a fourni le prétexte d’une part à l’intervention des principales marines de guerre et d’autre part à un renforcement d’une législation répressive permettant aux forces militaires des états occidentaux de débarquer n’importe où en territoire somalien. Des présumés pirates ont donc été tués ou arrêtés par différentes armées. En France, par exemple, les procès d’assises passés ou à venir mettent en évidence le fait que ceux que les médias ont longtemps présenté comme des barbares sont surtout des pêcheurs reconvertis utilisés comme hommes de main par des commanditaires qui agissent comme de véritables investisseurs.
Nous vous invitons à venir discuter autour du thème de ce Mémoire en défense des pirates somaliens avec le collectif Iskashato.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info