Devant la prison de Valence, le 7 avril, on dégage les militants ou on les arrête

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A la suite de la mort de Jérémy Martinez à la prison de Valence, qui a été assassiné par la complicité passive de l’administration pénitentiaire, un rassemblement s’y tenait devant le lundi 7 avril. Rachida Dati y fait un passage dans cette prison en faisant mettre à l’écart ou en état d’arrestation des militants. C’est le règne du silence qui est donc imposé par la ministre.

Une énorme banderole rappelait :

Jérémy toujours vivant parmi nous

L’arrivée massive des policiers avenue de Chabeuil, où se trouve la prison, en prévision de l’arrivée du cortège de la ministre de la justice, placée sous la protection des Eris, fait monter la tension.

Une demi-heure avant son arrivée, les policiers dégagent les abords de la prison et ils commencent à enlever les banderoles posées sur la maison d’arrêt.

Christine participait au rassemblement appelé par le Collectif Solidarité Prisonniers de Valence devant cette prison avec le soutien du Syndicat des Avocats de France et des syndicalistes CGT et du PCF.

D’autres policiers, des CRS qui ont remplacé leurs badges par l’insigne police, ceux-ci plus virulents, sûrement fort entraînés, ont repoussé sans ménagement les manifestant-e-s loin de l’avenue de Chabeuil.

Cette agression provoque des remous dans la manifestation. Christine est violemment projetée au sol par les forces de l’ordre. Elle est bergère, elle ne supporte pas d’être aussi mal traitée qu’un troupeau mené à l’abattoir. Des gens présents veulent retourner vers l’avenue de Chabeuil. Pour se calmer, Christine va faire un tour dans les rues adjacentes, espérant un contournement possible des forces de l’ordre. A ce moment là, deux flics en civil la mettent sur le côté, la maîtrisent et la collent sur une voiture pour l’empêcher de rejoindre la manif.

Ils appellent la police pour l’embarquer vers le commissariat.

Au commissariat, Christine refuse systématiquement toute forme d’autorité. Ceci provoque des altercations extrêmement violentes de la part d’un nombre croissant de policiers, jusqu’à quinze policiers, sur elle.

Un autre jeune de 17 ans, passant par là dans l’avenue de Chabeuil lors du passage du cortège ministériel, en profite pour gueuler. Il se retrouve aussi au poste pour « outrages, rébellion et violences ». Un appel à témoins est lancé pour le suivi de cette affaire.

Au poste, Christine se retrouve menottée au banc de l’entrée de la garde à vue avec un casque de motard sur la tête et ils appellent le médecin attitré pour les gardes à vue. Celui-ci ordonne bien rapidement un placement d’office en psychiatrie et la préfecture signe immédiatement. Le voyage entre le commissariat et l’hôpital psychiatrique de Montéléger se passe sous l’escorte de deux voitures de police dans une ambulance privée. Il faut dire que les ambulanciers, aussi de connivence, ont participé activement au sanglage sur le brancard.

A l’hôpital de Montéléger, les infirmiers, un peu moins soumis à la police, prennent le temps de comprendre qui est réellement "ce monstre ingérable" qu’on leur envoie. Quelques coups de téléphone des syndicalistes CGT de l’hôpital ont dû aider… en tout cas, après les 24 heures d’observation légales, Christine ressort libre du Valmont.

Le Collectif Solidarité Prisonniers se félicite de cette fin provisoire, mais rappelle que le problème de la prison reste entier. La situation à la prison de Valence est intolérable, mais nous ne pouvons entrer dans la logique de construire de nouvelles prisons.

La prison n’est pas une solution, elle fait partie du problème de la société actuelle. C’est une société abrutie, à un point tel qu’elle a besoin d’une véritable ’’rééducation’’ au sens commun et aux Libertés....

Fermer les yeux sur ce qui se passe en taule, c’est être complice d’un État qui a inventé une nouvelle race de sous-hommes et s’est assis sur la Déclaration des Droits de l’Homme. C’est cautionner un système qui cherche à faire du monde une prison à ciel ouvert et à faire de notre vie une peine perpétuelle.

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