Comme Kyoto en son temps, nul bouleversement
majeur ne saurait sortir de cette réunion des tenants -et
bénéficiaires- de l’ordre établi. Quinze fois déjà depuis Rio
en 1992 en passant par Kyoto en 1998, les gouvernants
des pays industrialisés ont promis de moraliser leur économie
pour freiner les cataclysmes écologiques qu’elle
provoque, avec le peu de succès que l’on sait.
Mais le protocole de Kyoto, sur lequel la plupart
des gouvernements se sont mis d’accord (hors USA) témoignait
déjà d’une vision biaisée de l’écologie : le dogme
capitaliste de primauté du marché économique avait alors
poussé les participants à mettre en place un « marché du
carbone » organisé autour de la vente et l’échange de
« droits de quotas d’émissions de gaz à effet de serre »
censés freiner la production des dits gaz. Deux idées
sous-tendaient cette mesure inefficace, premièrement
celle que la loi du marché est toujours bénéfique (sic !) et
est donc à même de faire face à ce problème toute seule,
deuxièmement celle que même face à la crise écologique
sans précédent qui touche la planète il y a toujours
du bénéfice à faire... Le capitalisme
devrait simplement
s’adapter à la nouvelle donne
sans rompre avec ses principes
fondamentaux. Et la
nouvelle conférence
ne devrait pas en
cela différer des précédentes
puisque son
action écologique est
toujours liée profondément
aux institut
i o n s
économiques,
et en premier lieu
la Banque Mondiale et les autres structures liées à la
convention-cadre des nations unies sur les changements
climatiques.
Mais c’est bien la logique intrinsèque du capitalisme
qui est incompatible avec l’environnement : la logique
de profit oblige à une production toujours plus
importante et à une recherche accrue d’une croissance
que ni les hommes ni la planète ne sont capables de soutenir
pour le simple plaisir des actionnaires et autres puissants.
Créer des besoins, produire, vendre, rejeter, la roue
du capitalisme ne fonctionne qu’en détruisant.
Et pendant qu’ils discutent sous les feux des caméras
de la valeur de leurs actions-carbone et de la
façon d’empêcher les pays du Sud de polluer comme eux,
l’environnement souffre toujours autant de leur économie
: déforestations, extinctions, pollutions diverses, accidents
chimiques, etc... Sans compter l’humain qui, déjà sacrifié
comme rouage de l’économie, voit son cadre de vie et l’environnement
dans lequel il s’insère s’effondrer peu à peu.
Et même si un méfait écologique ou un autre venait à être
mis à bas, les grandes multinationales accaparent des brevets
sur les énergies dites propres et entrainent la marchandisation
du vivant pour s’adapter à ce nouveau marché.
Seul la rupture avec cette machine économique
peut amener à sauver la planète et les hommes qui la peuplent
alors même que le point de non-retour s’approche. La
prise en main de nos besoins, de nos ressources et d’une
place que nous avons à avoir dans l’environnement, et
non pas en parallèle, peuvent avoir raison de ces logiques.
Si nous ne prenons pas nos responsabilités en agissant
nous mêmes pour abattre ce système, il continuera à fonctionner
indéfiniment, et dans ce cas ce ne sont pas les petits
actes individuels qui seront à même de sauver la
planète. Enfin organiser nous même la production : quoi,
pour qui, pour quoi, comment ?
Parce que ce n’est qu’en agissant à la base
pour nos intérêts collectifs que nous pouvons changer
les choses, n’attendons plus de croire le mensonge
de nos gouvernants, Do It Yourself !
Pour continuer la réflexion, lire aussi : Pour une écologie sociale, égalitaire et libertaire !, Texte extrait du journal de la CGA69
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