Compte-rendu de la coordination nationale étudiante du 19 Mars à Dijon

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Comment la coordination nationale des étudiants m’a donné à voir la véritable menace interne au mouvement de lutte contre la loi sur l’égalité des chances et le Cpe-Cne.

Je reviens de la coordination nationale de Dijon des étudiant-es en lutte. Cette coordination qui a duré de dimanche matin à lundi matin s’est déroulée dans des conditions très tendues et conflictuelles. Bien sur la fatigue comme un certain amateurisme des organisateurs de Dijon y est pour beaucoup, mais je tiens tout de même à les féliciter pour avoir tenu le coup face à une salle comble et vociférante durant des heures.

La principale faille de cette coordination est d’avoir décidé de ne faire voter les dizaines de propositions aussi bien revendicatives que de perspectives d’actions qu’à l’issue de tous les débats. Autant cette pratique est justifiée dans le cadre d’AG locales, autant elle est totalement inappropriée dans le cadre d’une réunion de plus de soixante délégations ayant toutes été mandatées pour porter des propositions locales au niveau national. En effet, vu le temps pris par les débats et la distance de Dijon pour de nombreuses délégations qui devaient rentrer pour bloquer leurs facs dès dimanche soir, de nombreuses délégations ont dû partir au fur et à mesure et n’ont donc pas participé aux votes. Le plus grave est que l’ensemble des propositions passionnément discutées pendant des heures n’ont finalement pas été soumises au vote : d’une part d’un point de vue des revendications car la coordination a voté tardivement le non-élargissement de la plate-forme revendicative, mais encore plus grave d’un point de vue des perspectives d’actions qui étaient pourtant fort nombreuses et diverses.

De manière fort anti-démocratique, c’est donc un communiqué de presse préalablement établi par quelques membres de la coordination de Dijon qui a été tardivement soumis au vote. Encore heureux que ce communiqué ait été modifié in extremis grâce à l’intervention d’un des délégués qui a proposé une modification de ce communiqué de presse pour que celui-ci appelle à la grève générale de l’ensemble des étudiant-es,salarié-es et précaires. Cette proposition qui était bien le minimum face à la multitude de revendications et d’actions proposées (appel à la démission du gouvernement avec ultimatum, mise en avant de la journée du 23 sur celle du 28, appel à des actions coordonnées dans toutes les villes à la même heure comme le blocage des gares ou des routes, appel à la mise en place d’actions de violence symbolique pour les partisans de la non violence,...) jamais soumises au vote.

Il faut également savoir qu’avait été proposé que les délégué-es élus-e porte-parole de la coordination demandent à l’UNEF de défendre leur participation à l’intersyndicale de lundi soir à Paris. Le résultat c’est que seuls 3 des 16 délégué-es élu-es ont été reçu-es par l’intersyndicale, qu’ils y ont lu la plate-forme de Toulouse et le communiqué de presse de la coordination de Dijon, puis ont été éconduit-es. Ainsi, c’est encore et toujours Bruno Julliard qui ne représente que l’UNEF et pas l’ensemble des étudiants en lutte qui est apparu hier soir comme le représentant des étudiants.

D’autre part, alors que de nombreuses délégations se sont exprimées pour une intensification de la lutte cette semaine (de nombreuses propositions non votées allaient dans ce sens), la véritable opposition à cela n’est pas venue de la part des organisations syndicales type UNEF comme on pourrait s’y attendre mais bien des délégués appartenant à des partis politiques pour qui noyer le mouvement et le condamner discrètement à l’échec serait une excellente méthode pour booster leur électorat en 2007.

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