Le 4 février 2014, à Villeurbanne, dès 6h du matin, les habitants ont pu observer le déploiement de nombreux policiers, accompagnés de six cars de CRS, pour assurer le maintien de l’ordre, qui risquait d’être mis en danger par l’expulsion d’une centaine de personnes : des familles Roms avec leurs enfants du squat qu’elles occupaient depuis juin 2013 pour certaines, rue Primat.
La Ligue des Droits de l’Homme, dans sa section Villeurbanne-Est-Lyonnais constate que si la mise en application de la Circulaire interministérielle d’août 2012, prévoyait l’établissement d’un diagnostic social des personnes concernées, il s’est agi ici essentiellement d’une application pour le moins superficielle avec un recensement des personnes accompagné de la remise d’OQTF à certains, tandis que nombre de familles avec de très jeunes enfants âgés de plus de trois ans car en en comptant quatre, se sont retrouvées à la rue, sous la pluie froide, avec aucune place disponible au 115 !
La Ligue des Droits de l’Homme est d’autant plus scandalisée que depuis le 30 janvier 2014, le Sénat, à la suite de l’Assemblée Nationale, a voté le rétablissement du bénéfice de la trêve hivernale des expulsions pour tous, y compris « les occupants sans droit ni titre ».
L’Etat, dans sa représentation locale : le Préfet, ne tiendrait-il donc aucun compte des décisions du Parlement, pour ne pas appliquer cette mesure qu’il était nécessaire de rétablir comme elle avait été prévue en 1956, en raison de la période actuelle de crise du logement, de l’hébergement et de crise sociale ?
La Ligue des Droits de l’Homme rappelle combien cette politique de rejet est inefficace, coûteuse et inutile car les Roms reconstruiront un campement ailleurs, encore un peu plus précarisé, que le travail d’accompagnement social mis en route avec eux se trouve anéanti, combien cette politique poursuivie s’accomplit au mépris des traités internationaux et européens .
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