Dans le cadre du projet ANR « Genrebellion » du Laboratoire de sciences politiques TRIANGLE :
Journée d’études
Jeudi 1er mars 2007
ÉMEUTES URBAINES ET « ÉMEUTIERS »
CONDITIONS D’ANALYSE DES TRAJECTOIRES INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES
Matinée, 10h-12h30
Genèse des révoltes urbaines en France
Intervenant(e)s :
Stéphane Beaud (sociologue, Maître de conférences à l’Université de Nantes, laboratoire de sciences sociales de l’ENS-Ulm) : « Violences urbaines et violences sociales : retour sur un cadre d’analyse »
Michelle Zancarini-Fournel (historienne, Professeure à IUFM de Lyon, UMR LARHA) : « Les rébellions urbaines : variations de temporalités et d’échelles »
Après-midi , 14h-17h
Terrains européens : retour sur des analyses de cas.
Intervenant(e)s :
Andréa Réa (politiste, chercheur à l’Université libre de Bruxelles) : « Menace ou opportunité, les leçons d’une émeute en Belgique »
Oumou Kante (doctorante en histoire, Paris 1) : « Brixton, 1981 : Chronique d’une crise »
Romain Garbaye (politiste, Maître de conférences à l’Université Paris IV) : « Les émeutes en Grande-Bretagne de 1981 à 2001 : interprétations et pistes de comparaison ».
Cette journée d’étude se déroule dans la salle F-106 de l’ENS-LSH
15 parvis René Descartes, 69007 Lyon, Métro Debourg
Entrée libre.
Présentation de la journée :
La floraison éditoriale qui a suivi les émeutes urbaines de novembre-décembre 2005 en France témoigne à la fois du retentissement d’un phénomène qui n’est pourtant pas sans antécédents et de la demande sociale d’nterprétations dont il est l’objet. Au-delà de l’extrême diversité des ouvrages publiés dans l’urgence ouverte par l’événement... ; témoignages, ouvrages de chercheurs en sciences sociales, essais politiques... ; la focale est bien souvent braquée sur le traitement médiatique et politique des émeutes et sur le poids que celui-ci a eu dans la dynamique et le développement des faits.
En revanche, on sait bien peu de choses sur les acteurs de la crise eux-mêmes, sinon à
l’encontre de la thèse officielle du ministère de l’Intérieur qu’ils avaient plus souvent le profil de primo-délinquants que de récidivistes (constats du tribunal correctionnel de Bobigny jugeant les émeutiers de Seine-Saint-Denis en comparution immédiate, confirmés par
plusieurs parquets de villes ayant été elles aussi le théâtre de violences), et que l’islamisme radical n’était pas impliqué
dans l’organisation des émeutes (rapports des Renseignements Généraux et de la DST).
Par ailleurs, l’insertion de ces événements dans une séquence historique plus longue qui leur donnerait sens est rarement faite, si ce
n’est pour nourrir le schéma fataliste d’un inexorable « problème des banlieues ». De même, leur comparaison avec les émeutes
urbaines survenues dans d’autres pays industrialisés n’est guère développée. Or, les travaux ne manquent pas concernant
d’autres exemples démeutes urbaines, et il semble possible de cumuler ces savoirs. La journée d’études entend contribuer à cette
mise en perspective historique, sociologique et comparatiste, en s’attachant, dans le même temps, à faire dialoguer des chercheurs
aux approches disciplinaires différentes. Outre la comparaison internationale et l’éclairage historique, l’attention sera donc portée sur les trajectoires individuelles et collectives des
protagonistes, resituées dans leur environnement social et urbain, et sur es méthodes d’investigation susceptibles d’y donner accès (entretiens, imprégnation longue, etc.)
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