De Raffarin à Villepin : la continuité d’un politique néfaste pour l’emploi et les salaires. Suite
au résultat du référendum, Dominique de Villepin a remplacé Jean-Pierre Raffarin. Il a alors déclaré que l’emploi serait sa priorité.
Mais le gouvernement est pris dans des injonctions paradoxales : il prétend faire quelque chose et son contraire. Par exemple, comment prétendre faire baisser le taux de chômage en réduisant les dépenses publiques alors que le secteur public est pourvoyeur d’emplois ? Cette politique d’austérité gouvernementale a des incidences négatives sur le niveau d’emploi que l’État prétend compenser par des mesures de déréglementation du marché du travail comme le Contrat Nouvelle Embauche
(CNE). Concrètement, celui-ci n’aura aucun effet sur l’emploi, si ce n’est l’accroissement de la précarité.
De plus, le gouvernement, à la solde du MEDEF, se contente d’accréditer l’idée que c’est la protection des salariés qui est à l’origine des réticences des employeurs à embaucher alors que c’est d’abord l’appétit de profits des patrons qui freine l’emploi.
De même, la réduction de l’impôt sur les entreprises et des cotisations patronales n’a pas servi l’investissement et l’emploi. Au contraire les entreprises ont utilisé ces ressources supplémentaires pour se redéployer à l’étranger et profiter des avantages compétitifs des pays à bas salaires.
En réalité, du Contrat Nouvelle Embauche au chèque emploi entreprise en passant par les exonérations de cotisation patronales, toutes ces nouvelles mesures censées "lutter contre le chômage" ne font que généraliser la précarité et la fléxibilité pour tous les futurs travailleurs embauchés. Le MEDEF proclame que les ordonnances Villepin « vont dans le bon sens » mais le bon sens patronal est toujours une voie sans issue pour les travailleurs ! Aujourd’hui les dirigeants politiques et économiques détruisent méthodiquement le droit du travail !
Le 4 octobre : véritable mobilisation ou combat d’arrière-garde ?
On peut douter qu’une seule journée d’action impose un réel changement de
cap.
Les grandes centrales syndicales donnent l’impression de s’opposer à cette politique contraire aux intérêts des salariés. Elles réclament la création d’emplois qualifiés. Mais elles ne sont pas prêtes à une réelle confrontation avec le gouvernement. La journée du 4 octobre leur permet de se donner une image revendicative, mais personne ne croit à l’efficacité de cette mobilisation.
Face à la cohérence et à la continuité des projets gouvernementaux, on nous propose des mobilisations ponctuelles et éparses. La nécessité de construire un réel rapport de force semble effrayer les principaux dirigeants syndicaux. Alors on fait semblant et on laisse la situation se
dégrader.
Les militant-es de la CNT ont décidé de participer à cette journée, parce que malgré ses limites elle permettra de se rencontrer, de discuter de la situation, de relever la tête face aux mauvais coups patronaux et étatiques et d’envisager une riposte syndicale et sociale. Même si la perspective d’une grève générale interprofessionnelle et s’inscrivant dans la durée semble difficile et risquée ; c’est pourtant dans ce sens qu’il faut aller et nous n’avons pas vraiment le choix. On peut décider de se
laisser mourir à petit feu ou bien tenter d’inverser le rapport de force.
La CNT a pour sa part clairement choisi son camp. Nous sommes persuadés que de nombreux salariés éprouvent le besoin d’une telle mobilisation. Les luttes récentes comme celles des salariés de Hewlett Packard le prouvent. Tout comme le référendum sur la constitution a aussi montré
l’ampleur du mécontentement. Mais il nous faut maintenant trouver les moyens de se faire entendre dans la rue et dans nos lieux de travail sans attendre les prochaines élections politiciennes ou professionnelles. Pour l’emploi et les salaires : grève générale, interprofessionnelle et
illimitée !
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